Ouyahia et Loukal devant la justice : Le revers de la monnaie !

Qui l’eut cru?

Ahmed Ouyahia , le tout « frais » ex, premier ministre convoqué par la justice Algérienne !

Ce 20 Avril 2019 , où l’on a célébré le 39 eme anniversaire des tristes événements de la cause amazighe , la télévision publique a surpris les algériens en balançant cette information faisant état de la  convocation de Ahmed Ouyahia ainsi que du ministre des finances, en exercice, Mohamed Loukal par le tribunal de Sidi Mohamed .

Dilapidation de deniers publics et octroi d’avantages illicites , tels sont les motifs annoncés par le journal télévisé .

La surprise est de taille sachant qu’il pourrait s’agir dans ce cas du prolongement des enquêtes lancées par la justice ces derniers temps sur des gros dossiers liés à la gestion des ressources publiques , mais surtout de l’usage qui a été fait des sommes astronomiques produites par l’émission controversée des billets de banques dans le cadre du financement non conventionnel.

La planche à billets qui a tourné à plein régime depuis la fin 2017 a, selon les chiffres communiqués, produit l’équivalent de 55 milliards de dollars en dinars algériens .

Cela explique certainement le motif de  la convocation  aussi bien de Ahmed Ouyahia et de l’actuel ministre des finances qui fut aussi le gouverneur de la banque d’Algérie qui a eu à prendre en charge l’impression de ces billets de banque censés répondre aux urgences expliquées à l’époque par l’ex premier ministre comme seul et unique moyen de faire face à la panne financière .

Ceci est donc le seul lien logique qui explique la réunion de ces deux  personnalités autour d’une même convocation . Au delà des débats techniques qui avaient exposé les avis des experts sur la faisabilité d’un tel recours au financement conventionnel , des soupçons sont par la suite nés au sujet de la destination  réelle de ces fonds imprimés .

Des spéculations avaient laissé entendre qu’il n’y avait pas que la relance de la machine économique publique et le paiement des salaires des fonctionnaires qui seraient derrière cette solution controversée .

D’aucuns ont soupçonné le premier ministre d’avoir volé au secours des oligarques en mettant à leur disposition indirecte des fonds nécessaires pour continuer à bénéficier de la panne publique soit via les banques qui affichaient des caisses presque vides , soit par le biais du trésor pour assurer les règlements dûs dans le cadre des marchés publics dont ces mêmes privilégiés avaient bénéficié .

Donc il est question de connaître probablement la destination finale de ces fonds .

Par ailleurs , les opérations de transferts de devises seront sans doute au centre des interrogations de la justice . Là aussi le représentant de la banque d’Algérie aura à expliquer le mode opératoire qui justifierait l’acquisition de biens immobiliers ou autres investissements à l’étranger recensés auprès de certains hommes d’affaires algériens . Qui a autorisé les transferts ? S’agit  il de dérogations légales ? Et dans quelles limites réglementaires la banque d’Algérie pouvait donner son accord pour libérer des transferts de devises vers l’étranger ?

En gros , la justice sera certainement intéressée par ces aspects de flux monétaires pour tenter d’en connaître l’assise réglementaire mais surtout en mettant le doigt sur l’identité de ces bénéficiaires .

Et à ce niveau , l’octroi d’avantages illégaux serait probablement en mesure d’être mis en évidence . Pour les crédits bancaires par contre , ce chapitre est de la compétence exclusive des banques commerciales , réputées autonomes dans leur gestion et ne requérant aucune forme d’autorisations de la part de la banque d’Algérie .

Dans la même journée , l’opinion aura eu droit à cette information inédite concernant la convocation de Ahmed Ouyahia . Mais en plus du ministre des finances également appelé à s’expliquer , il y a aussi L’annonce du limogeage du Directeur général des Douanes et de ce fait , la probabilité des enquêtes qui sont en train de s’accélérer et qui commencent par mettre des noms sur les parcours des oligarques visés .

Wahib . A