Maroc: Le Tourisme en « danger »

Plus de 16 milliards de dollars de manque à gagner...

La Confédération nationale (marocaine) du Tourisme (CNT), tire la sonnette d’alarme : Au moment où le Makhzen mise sur ce secteur pour sauver l’économie marocaine d’une année incertaine, un taux de 80% des opérateurs touristiques au Maroc ont du mal à reprendre l’activité après deux ans de fermeture.

«L’ensemble des acteurs de l’écosystème du tourisme, que ce soit les guides, les restaurateurs, les agents de voyages, les hôteliers et les transporteurs touristiques ont traversé deux années extrêmement difficiles dont certains auront du mal à se relever», regrette Hamid Bentahar, dans un entretien publié mercredi par le site d’information de la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM), «Conjoncture.org».

Notant l’inexistence, à ce jour, de statistiques officielles sur le secteur, le président de la CNT a estimé que «80% du tissu de notre industrie, ont dû fermer et ont du mal aujourd’hui à se remettre à niveau pour pouvoir reprendre une activité viable», ajoutant que le manque à gagner du secteur est estime à 160 milliards de dirhams (environ 16,44 milliards de dollars).

«Toutes les régions et toutes les professions sont touchées», insiste-t-il, précisant que «les petites entreprises comme les grandes sont en grande difficulté».

Cette situation du secteur touristique, constatée par l’organisation syndicale la plus importante du royaume, renseigne, de toute évidence, de son incapacité d’assumer le difficile rôle que lui demande le pouvoir de jouer face à une conjoncture marquée par d’importants déséquilibres macroéconomiques et une inflation grandissante.

Le secteur du tourisme au Maroc représente généralement 12% du PIB et génère environ 138 milliards de dirhams (quelque 14,18 milliards de dollars) de recettes par an, dont 80 milliards (8,22 milliards de dollars) en devises, selon M. Bentahar.

Selon la Banque Centrale du Makhzen, la croissance économique au Maroc connaitrait une «baisse sensible» en 2022 et ne dépasserait pas 0,7%, tandis que le taux d’inflation devrait connaitre «une forte accélération».

Y.O

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