Maroc : Craintes d’un soulèvement de grande ampleur

L’étau se resserre de plus en plus sur le roi Mohamed VI dont le pays où le front social est en ébullition avec plusieurs grèves dans divers secteurs d’activité sur fond d’envolée des prix des produits de consommation et des carburants et des critiques de plus en plus acerbes contre le régime du Makhzen, pointé du doigt pour son incapacité à répondre aux préoccupations des citoyens.

Ces mouvements font en effet craindre au régime en place un « soulèvement de grande ampleur », selon le membre dirigeant de l’Alliance de la fédération marocaine de gauche, Mohamed Sassi.

Intervenant à l’occasion d’un colloque numérique organisé sous le thème «Maroc, acteurs et stratégies pour le changement», Mohamed Sassi a affirmé que 65 ans après son indépendance, le royaume n’a toujours pas surmonté les obstacles se dressant face au développement sur les plans économique, social et politique.

«Les disparités sociales et régionales se sont amplifiées au Maroc, ce qui a divisé le pays en deux catégories, celle qui a tout et celle qui ne possède rien».

«Dire que le Maroc est un pays en voie de développement n’est rien d’autre qu’une tentative de cacher l’incapacité (des dirigeants) à amorcer une vraie dynamique de développement», a-t-il affirmé, soulignant la nécessité de mettre un terme aux inégalités sociales.

L’intervenant a assuré, en outre, que «le régime en place est dans un état de terreur et de peur d’un soulèvement (populaire)».

Une récente enquête de la BBC montre d’ailleurs, que près de la moitié des Marocains envisagent d’émigrer et souhaitent un changement politique immédiat.

Le 20 février dernier, des milliers de Marocains ont manifesté, dans la capitale Rabat et dans plusieurs autres villes, pour dénoncer ces hausses ainsi que la politique du régime du Makhzen, et ont appelé à «rendre le pouvoir au peuple».
Au total, 51 villes ont répondu à l’appel du «Front social», qui regroupe des partis d’opposition de gauche, notamment dans les grandes villes comme Rabat, Casablanca, Marrakech, ainsi que Khemisset, Beni Mellal, Berkane, Meknès et Agadir.

Il convient de souligner en outre que le gouvernement marocain, dirigé par Aziz Akhannouch, fait l’objet d’un flot de critiques lui reprochant son silence face à la «corruption généralisée» et son «incapacité» à apporter des solutions aux crises sociales dans lesquelles patauge le citoyen marocain.
C’est dire que le Maroc est assis sur une poudrière de griefs sociaux, économiques et politiques et la marginalisation «persistante». Tout peut survenir à tout instant. Des spécialistes sont même allés jusqu’à prédire « la disparition tout simplement de la monarchie ».

Y.O

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