L’heure des généraux sous Bouteflika: Les « intouchables » revus et corrigés

L’influence , la puissance , combattues, desamorcées, nul ne serait  intouchable ! Faut il croire que desormais , même l’intime proximité du cercle  immédiat de la présidence a cessé d’être cette  immunité , par laquelle une « intouchabilité » était de fait garantie ? Serait ce le début d’une ère nouvelle ou bien juste une reconduite d’un même esprit de gestion avec recomposition des hommes et sauvegarde des lignes?  L’heure des puissants généraux semble consommée après le débarquement de pas moins de quatre à cinq de ces gros calibres.

Une série de limogeage-surprises entreprise en moins d’une semaine ! Le caractère urgent de ces décisions qui demeurent inexpliquées officiellement, démontre néanmoins la présence d’une autorité suprême. Celle qui a le pouvoir d’agir en qualité de chef  supreme des armées et ministre de la défense .

Ainsi Bouteflika qui emprunte pour la circonstance les couloirs verts du ministère de la défense aura réussi à rappeler dans les rangs toutes velléités des hauts gradés. Au delà des sanctions infligées aux gros calibres de l’heure, celui dont on se veut unanime à le considérer amoindri par la maladie tient à marquer sa présence .

Le fauteuil n’empêchant point la main de fer. Sous le brouillard de la cocaïne et de l’enquête sur ses dessous, les graves divergences des généraux crédités d’une confiance absolue à la tête de la gendarmerie et de la police finiront par provoquer les mesures d’urgence que le président se devait de prendre. Vu la gravité d’avoir à composer avec des incompatibilités entre hauts gradés, sur fond d’une délicate mission d’investigation.

Des allures de guerre des services qui allaient alimenter les plus folles spéculations sur des malaises au sommet de l’Etat. La perspective d’un cinquième mandat ne pouvant  s’accommoder de telles dérives . Quitte à sacrifier les plus fidèles .

L’opportunité électoraliste est ainsi fournie pour vanter la nouvelle philosophie qui consisterait à faire accréditer l’idée que désormais , il n’y aura point d’impunité. Ni dans les rangs militaires , ni dans la sphère des affaires. Le président a frappé fort . Point de business débridé et point de pouvoir absolu . L’interdiction de toute transaction sur les biens immobiliers du club des pins , cette cité « hautement » VIP , est une autre mesure du président qui vient confirmer le sursaut de l’autorité.

De la matière suffisante pour que Abdelaziz Bouteflika invite ceux qui doutaient de ses capacités à envisager la perspective 2019. Aucun général ni autre personnalité ne pourrait résister aux décisions du président. Telle semble être la substance de la missive non écrite que le président adresse sans ambiguïtés à ceux qui doutent encore .

La campagne électorale aura de la matière.  La belle. Pour convaincre et séduire. Plus qu’un mouvement d’hommes , il n’est pas exclu de voir une réforme en profondeur dans les institutions sécuritaires.  Une architecture à même de répondre aux exigences dictées par les nouveaux défis qui s’annoncent avec fracas. Celui qui se présente comme le plus fidèle à  Bouteflika , le général Gaid Salah dans une de ses sorties récentes a bien insisté sur « l’honneur, honnêteté et loyauté « .

Du haut de son grade et surtout de son âge, le vice ministre de la défense s’est révélé comme le plus « actif » de tous les ministres . Omniprésent et jouissant d’un  bon capital respect au sein des troupes, celui qui multiplie les visites et inspections sur toutes les structures militaires du pays s’affirme comme un soutien sans failles au président.  Contrairement aux idées reçues ou bien conçues.

Les deux hommes sont sur la même longueur d’onde. Selon certaines sources  » El Gaid Salah est un général qui a réussi à gagner l’estime aussi bien dans l ‘armée que dans la sphère politique « , et d’ajouter que « c’est un homme qui s’investit  pleinement dans un travail de modernisation de l’armee et de la motivation des troupes » .

Ce qui fait dire à certains que « El Gaid salah est en réalité plus dynamique que beaucoup de ministres pourtant plus jeunes  »  .

Dans sa démarche aux côtés du président, le vice ministre de la défense gagne une bataille ! Contre l’indiscipline supérieure et contre les résistances potentielles ! Il élimine dans les règles ceux qui pourraient embarasser le président . Pour le reste, l’affaire de la  Cocaïne ne sera qu’un triste épisode parmi tant d’autres.  Une affaire dont on dira qu’elle répondait â des calculs venus d’ailleurs pour déstabiliser le pays.

Manoeuvre bien entendu Déjouée par la grâce d’une vigilance de  ceux qui sont restés  scrupuleusement fideles aux recommandations du chef .Celui qui vous salue.  Aujourd’hui.  Demain et après 2019.

 

Karim.  A

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