l’Espagne veut son gazoduc, la France dit non

Le gazoduc qui divise l’Europe.

l’Espagne tient à tout prix à la relance  du projet du gazoduc MIDCAT ( Midi-Catalogne), qui doit traverser la France et permettre une interconnexion gazière des pays européens. Le Gazoduc est censé acheminer du gaz depuis l’Espagne jusqu’en Allemagne et l’Europe du Nord.

Un projet qui enflamme les politiques européens  ces derniers jours et qui oppose au centre du débat Paris à Madrid.

Les français n’en veulent pas et ils le font savoir alors que l’Espagne défend le projet «au nom de l’intérêt européen» qui dépasse les «relations bilatérales» entre la France et l’Espagne.

Macron et ses ministres semblent intraitables et opposent un refus qu’ils motivent par l’inutilité stratégique d’un tel projet , son coût pour les français et la levée de boucliers attendue par les écolos.

Les français ajoutent que ce gazoduc dont la réalisation risque de prendre des années et ne constitue pas une réponse à la situation urgente que connaît l’Europe en matière de crise gazière née du conflit Russo-ukrainien.

Dans ses réponses Macron rappelle l’existence de deux gazoducs qui lient déjà les deux pays alors qu’ils sont eux mêmes sous-utilisés.

Il laisse également montrer ses craintes de voir le nouveau projet abandonné après deux ou trois ans d’entrée en service , d’autant que la France s’inscrit à moyen terme dans une dynamique de reconversion à l’énergie propre.

Les Espagnols de leur côté, forts du soutien du chancelier allemand et du premier ministre portugais tentent de mobiliser l’Europe autour de cette faisabilité dont l’objectif consisterait à soulager les pays sévèrement touchés par les restrictions imposées par les Russes.

l’Allemagne étant particulièrement pénalisée avec ses 55% d’approvisionnement en gaz russe , avant le conflit.

Ces divergences autour du projet ne comptent pas s’estomper là. l’Espagne comptant porter le dossier sur la table des débats européens en plaçant la solidarité européenne au centre des préoccupations.

En matière d’installations et de logistique, les Espagnols qui aspirent à devenir un hub gazier en Europe affichent pas moins de 34% de capacités de regazéification et 45% de capacités en cuves et sites de stockage.

Très active dans ce domaine, elle perd pourtant le privilège du gaz algérien au lendemain de la suspension par l’Algérie du traité d’amitié qui liait les deux pays.

Elle se fait remplacer par l’Italie qui devient un partenaire stratégique de l’Algérie au coeur de l’Europe. De son côté, la France semble rassurée sur ce chapitre gazier à la faveur de la récente visite de Macron à Alger. Le chef d’État français a fait le plein pour l’avenir.

l’Algérie, une puissance , voire solution gazière qui s’est confirmée avec des capacités récemment augmentées dont le potentiel n’a pas laissé insensible cette Europe en proie à la crise et à la discorde.

Pour revenir au projet MIDCAT ,il court sur 200 kms qui traverseraient la France et coûterait pas moins de 500 millions d’euros selon les estimations établies en 2019, année de son abandon par les français.

Enfin, comprenant l’enjeu qui pourrait échapper à son pays, Pedro Sanchez le chef du gouvernement Espagnol par lequel la crise avec Alger est arrivée ne s’est pas embarrassé de faire des appels du pied aux autorités algériennes afin d’entreprendre une démarche de rapprochement.

Point de réaction d’Alger qui a assuré l’essentiel ailleurs. l’Espagne est tenue désormais de se conformer aux nouveaux prix du marché , si elle veut continuer à s’approvisionner en gaz Algérien. Les temps ont changé. Les tons aussi…

R.E

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