l’Espagne tentée par le «détournement» de la destination du gaz: l’Algérie brandit la menace de rupture du contrat

Acheminer le gaz algérien par l’Espagne vers une destination tierce : Il pourrait aboutir à la «rupture du contrat » avertit Alger.

La crise diplomatique entre Alger et Madrid, suite au revirement de la position de l’Espagne vis-à-vis de la question sahraouie a franchi un nouveau pas ce mercredi.

L’Algérie, menace en effet de rompre tout bonnement son contrat de fourniture de gaz au royaume ibérique dans le cas où il s’avère qu’il est acheminé à « une tierce » partie. Sans le nommer, il s’agit bel et bien du Maroc.

« Tout acheminement de gaz naturel algérien livré à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols » a en effet annoncé le ministère de l’Energie et des mines dans un communiqué.

Le ministre de l’Energie et des mines, Mohamed Arkab, a été informé «ce jour par message électronique, par son homologue espagnole, Mme Teresa Ribera, de la décision de I ‘Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du Gazoduc Maghreb Europe (GME). Selon la ministre espagnole, cette opération interviendra ce jour ou demain», précise en effet le communiqué.

A cet effet, ajoute la même source, le ministère de l’Energie et des mines tient à préciser que tout acheminement de «quantités de gaz naturel algérien livrées à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols».

L’Algérie avait pour rappel, mis fin en novembre dernier, du contrat du Gazoduc Maghreb Europe (GME) qui alimentait l’Espagne en passant par le Maroc le privant ainsi de 97 % de ses besoins en prélevant directement du gaz transitant sur son territoire, comme droit de passage, et en l’achetant à un tarif préférentiel au géant algérien Sonatrach.

Mais, de bruits couraient à ce que les Espagnols allaient fournir au Maroc, du gaz algérien.
«Le Maroc a demandé un soutien pour garantir sa sécurité énergétique sur la base de [nos] relations commerciales, et l’Espagne y a répondu favorablement comme elle l’aurait fait pour tout partenaire ou tout voisin», avait indiqué le ministère espagnol de la Transition écologique dans un communiqué.

Le royaume ibérique, entièrement dépendant du gaz algérien, devrait de ce fait assumer ses responsabilités alors qu’il n’est pas autorisé à revendre le gaz algérien à des clients hors du territoire espagnol.

En clair, tous les volumes expédiés d’Algérie doivent être consommés en Espagne.
« Libre aux énergéticiens espagnols de spéculer, faire des opérations d’arbitrage ou de couverture contre le risque pris en achetant et revendant des volumes spot au plus offrant. Les volumes algériens ne peuvent être concernés par ces transactions », expliquait récemment, Mourad Preure.

Y.O

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