L’Espagne perd l’amitié algérienne, en attendant…le gaz.

Entre l’Algérie et l’Espagne, la relation ne tient plus qu’à un gazoduc.

Un lien énergétique qui devient de plus en plus fragile au gré de l’évolution des tensions  qui viennent de connaître de nouveaux développements.

Jusqu’ où ira la crise diplomatique qui secoue sérieusement les deux pays, au lendemain du revirement des Espagnols dans leur position sur la question du Sahara occidental ?

Ce Mercredi , l’Algérie a fait une annonce inattendue : Elle a décidé de suspendre le traité d’amitié , de bon voisinage et de coopération signé entre les deux pays en 2022. Et Alger souligne l’effet immédiat d’une telle mesure !

Une décision qui montre la détermination d’Alger quant à la manifestation souveraine de sa politique à l’égard de Madrid dont le premier ministre s’est aventuré à entraîner son pays dans la violation des résolutions du conseil de sécurité de  l’ONU relatives à la question sahraouie.

Fidèle à ses positions de principe , Alger a décidé de donner de l’intensité à sa détermination sur cette question en adressant un message sans équivoques à Madrid.  La crise prend une autre dimension depuis que l’Algérie a rappelé son ambassadeur qui a quitté Madrid le 19 mars dernier.

Depuis,  aucun signe d’apaisement ou de reconsidération de la position espagnole n’est venu ouvrir la voie à d’autres issues possibles.

L’Espagne a plutôt tenu à confirmer son soutien au plan d’autonomie prôné par le Maroc . Sans mesurer les conséquences pouvant naître de cette attitude . L’Algerie y a vu un signe suffisant de trahison à la cause sahraouie . Et une fuite de responsabilités découlant de son ancien profil de puissance administrante des territoires sahraouis occupés.

Concrètement avec la suspension de ce traité d’amitié le volet coopération pourrait se traduire par une autre mesure autrement plus contraignante .

Il faut savoir que plus de 40% des importations de gaz effectuées par l’Espagne proviennent d’Algérie. Les livraisons partent depuis Béni Saf (Ouest algérien) jusqu’à Almeria via le gazoduc Medgaz réalisé en 2011. Ce dernier permet de véhiculer un volume porté de 8 à 10 milliards de mètres cubes par an.

Il est utile de rappeler que le contrat gazier qui lie les deux pays a été renouvelé en 2018 pour une durée de 10 ans et devait tourner à raison de 9 milliards de mètres cubes par an.

Aujourd’hui que l’Algérie replace l’Espagne au plus bas de l’échelle de ses relations, en procédant à la suspension du traité d’amitié, est-il possible de se projeter dans d’autres scénarios qui peuvent conduire jusqu’à la rupture du contrat gazier?

Rien n’est à exclure . Même si le contrat signé entre les deux pays engage fermement le respect de ses clauses et rend difficilement imaginable la rupture des approvisionnements , il y a néanmoins un aspect stratégique que l’Algérie pourrait faire jouer. Et de ce point de vue, les arguments ne manqueront pas . Le conflit Russo-ukrainien détermine un cas de force majeure au nom duquel beaucoup de pays ont réussi à asseoir des décisions liées à des actes de protectionnisme ou autre démarche inscrite au chapitre de la souveraineté. La donne mondiale a été profondément bousculée dans ce contexte où l’urgence nationale dépasse toute autre considération.

l’Espagne n’est pas totalement à l’abri des décisions que l’Algérie pourrait être amenée à prendre sur ces aspects qui mettent fin au chapitre des privilèges au nom d’une amitié, théoriquement,  mise entre parenthèses.

ABN

 

 

 

 

 

 

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