Les nouveaux députés seront installés ce jeudi : Convoitises sur le perchoir de l’Assemblée nationale

La neuvième législature sera installée, de plein droit, ce jeudi 8 juillet.

Les 409 nouveaux députés démarreront officiellement les compteurs de leur mandat de cinq ans.

Comment se décline donc cette Assemblée nationale issue de législatives anticipées?

Elle n’est certes pas fragmentaire, telle qu’envisagée au premier décryptage des amendements introduits, en janvier dernier, dans la loi organique portant régime électoral.

Les voix éparpillées des votants ont promu moins de 20 candidats au rang de députés. Ils siégeront dans la chambre basse comme des électrons libres, sans jamais avoir la latitude d’appartenir à un groupe parlementaire structuré (changer de chapelle partisane après les élections est interdit par la Constitution).

La majorité absolue est formée par cinq formations politiques (FLN, MSP, RND, El Bina et Front El moustakbal) et les indépendants.

Bizarrerie des résultats du scrutin du 12 juin, aucune entité ne prévaut d’une suprématie claire, lui permettant de revendiquer, sans équivoques, la présidence de l’APN ou une mainmise sur le bureau de l’institution (9 vice-presidents) et la présidence des commissions permanentes.

Le FLN cumule à peine 1% des suffrages exprimés (chiffres publiés dans le Journal officiel). Il devance son outsider, le groupe des indépendants, de 10 élus. Qu’il pavoise de sa première place, obtenue à l’arrachée, frise l’ubuesque. D’autant qu’il a perdu une centaine de sièges comparativement à l’ex mandature. Il ne sera, en conséquence, guère surprenant si le poste de troisième personnage de l’Etat lui échappe, au gré de tractations serrées entre les six groupes parlementaires.

L’on parle déjà de l’ambition du Front Moustakbal, dirigé par Belaid, de placer un des siens sur le perchoir, sous réserve de renoncer à intégrer le gouvernement. Atteindra-t-il son objectif?

Ce n’est pas impossible. Les paris sont ouverts sur l’identité du futur président de la chambre basse, qui pourrait émerger parmi les députés indépendants ou ceux des cinq partis susmentionnés.

Une certitude, néanmoins : avant d’être élu par ses pairs ce jeudi, il aura eu, en amont, la bénédiction des plus hautes autorités du pays. A vrai dire, la majorité parlementaire s’est rapidement transformée en alliance présidentielle.

En absence de l’opposition traditionnelle (Parti des travailleurs, RCD, FFS ayant boycotté les législatives anticipées et Le FJD de Abdallah Djaballah qui n’a gagné qu’un siège), l’illusion de la dissonance sera assumée, à coup sûr, par le MSP, drivé par Abderrazek Makri. Il s’est déjà mis dans ce rôle refusant de participer à l’Exécutif pour pouvoir garder son autonomie idéologique et politique.

Anais B.

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