Les miracles de la politique: Et si le général Hamel revenait?

Cela peut paraître insolite. Relever de l’incongru. Et pour beaucoup, l’idée serait le produit des esprits farfelus. En pratique, Celle de la maison Algérie, plus rien n’est impossible.

Au pays des miracles, les « revenants » sont légion. Ceux qui ont opéré des retours par la grande porte sont nombreux et ils ont de surcroît retrouvé des fauteuils dorés, beaucoup plus confortables que ceux pour lesquels ils avaient été « politiquement rejetés » , publiquement vilipendés et officiellement  démis de leurs fonctions .

Qui peut donc garantir que le Général Hamel ne reviendrait pas aux affaires ? Le fidèle des plus fidèles du président Bouteflika, faut il le rappeler, n’a fait l’objet d’aucun commentaire ou communiqué officiel justifiant son limogeage.

Son départ, plus lourd que tous les autres, a nourri toutes les speculations auprès de l’opinion mais n’a jamais été inscrit « officiellement  » dans une quelconque sanction. Penser à l’hypothese de son retour peut sembler certes invraisemblable.  Et pourtant ! Sa jeunesse relative et sa proximité avec le président ne peuvent que laisser une porte de retour entrouverte , quelque part , dans les miracles de la République.

Qui aurait pu un jour prédire le retour de celui qui fut « universellement » condamné et plus que tout autre donné comme à jamais anéanti. Chakib khelil, l’homme qui a bouleversé la justice algérienne. Il est bel et bien en train de revenir, doucement, intelligemment et même religieusement  (zaouias  aidant) , multipliant les conférences et les réceptions dans les quatre coins du pays.

Il opére un retour presque en héros, celui dont on veut faire une victime , jalousée pour sa compétence et son patriotisme! S’il n a rien laissé filtrer sur ses intentions réelles, L’ancien ministre de l’énergie nargue son monde en apportant des contradictions sévères aux visions de développement entreprises par le gouvernement. Il le fait publiquement.  Il se prépare à un rôle d’alternative . De salut . De solution et même de …direction .

L’avenir nous renseignera sur ses objectifs politiques. A un autre niveau, l’actuel puissant et néanmoins controversé patron de la première compagnie algérienne, Ould Kaddour, qui préside sans partage aux destinées de Sonatrach est un autre exemple du miracle algérien. Quelques années auparavant cet homme a été emprisonné pour « espionnage » . Il a été banni et vomi. Personne ne donnait cher de sa peau .

Pourtant il revient par l’illustre porte de la prestigieuse Sonatrach , cette compagnie stratégique du pays, où il n’est guère toléré d’avoir le moindre point noir avec la justice pour prétendre au plus petit poste en son sein.

La moralité compte plus que la compétence. On a eu droit également à d’autres revenants que l’on estimait dignes des visions maladives, à mettre sur le compte de l’hallucination collective .

Un ancien ministre de l’habitat quittant son poste pour mauvais résultats et qui le retrouve néanmoins quelques années plus tard non sans avoir eu des démêlés avec la  justice algérienne dans le cadre de l’affaire Khalifa.  Il sera à nouveau ministre  » relogé » au même département.  Mieux ! Il finira premier ministre .

Cette façon d’opérer qui échappe à l’entendement universel porte une signature unique au monde.  Celle d’une algerie qui fonctionne au gré des équilibres de forces. Au gré de la puissance. Et des conjonctures . Le système qui tient les leviers produit une victime dont il a le secret d’en faire ensuite un coupable . Et inversement.

Toutes les lectures sont fausses tant les éléments composant le système algerie évoluent suivant un ordre obscur qui vend la belle image de la transparence. Comment donc ne pas prédire sans risque d’erreur le retour du général et même celui de Amar Saadani . Saluons les miracles de notre beau pays .

Abdelkrim Alem

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