L’économie Algérienne sous les verrous: El Harrach, destination de tout un système !

Difficile ces derniers temps de trouver un homme d’affaires qui dispose encore d’un passeport . Ou  du moins , qui soit libre de ses mouvements.

Le puissant FCE , symbole d’un patronat aujourd’hui au bord de l’effondrement compte à lui seul pas moins d’une douzaine de patrons , soit soumis à interdiction de quitter le territoire national ou carrément emprisonnés .

Outre Ali Haddad le président de cette organisation , incarcéré depuis plus de trois mois, ce sont pratiquement les membres influents, des vices présidents du FCE  qui sont l’objet de soupçons de malversations et ciblés en conséquence par des enquêtes.

À la prison d’El Harrach , la symbolique est forte: C’est toute l’économie du pays qui y est enfermée .

Un cocktail politico- économique à plusieurs milliards de dollars , formé par deux ex premiers ministres , des ministres , de hauts cadres  , des hommes d’affaires comptant parmi les plus influents et plus grosses fortunes du pays , est en train de hisser la sinistre prison d’El Harrach au rang d’une destination presque inévitable pour une foule de hautes personnalités qui ont activé sous la présidence de Bouteflika .

L’itinéraire, prend le départ de Bab ejdid, siège de la brigade de recherche de la gendarmerie nationale pour passer ensuite par le tribunal de Sidi M’hamed et aboutir à la prison d’El Harrach avec le  » privilège  » d’une escale incontournable par la cour suprême, pour les hautes personnalités .

Résultante dramatique de la politique du système Bouteflika.

Un aboutissement jamais imaginé, engloutissant au passage des fonds et des hommes de toute une époque, tres récente, où ils étaient dépositaires sans partage d’un pouvoir de décision dont la nature et l’influence étaient suffisants à imprimer le cours d’une orientation économique , d’une vision stratégique et plus encore , du destin de tout un pays.

Le procès en cours, c’est celui de Bouteflika.  Encore sans sa présence physique . Toute sa politique est en revue , en cours de condamnation .

Tous les secteurs de la vie du pays sont représentés dans cette tragédie surgie en plein mouvement populaire et qui offre les vérités inquiétantes sur le niveau de déliquescence de l’Etat , de la haute impunité érigée en règle et qui aura produit des dégâts dont les préjudices économiques ne seront jamais à la portée de toute évaluation, aussi minutieuse et experte qu’ elle puisse être .

Du secteur des transports, le tourisme , les finances, l’industrie , le fisc, les domaines , les ressources en eau , le commerce, y compris l’agriculure , ainsi que la culture et l’enseignement supérieur , on se surprend à mesurer l’étendue du mal.

Désormais le pays est mis en cage , à El Harrach qui a gagné sa place comme triste baromètre si ce n’est celle d’un indicateur de l’état des lieux d’une économie sous les verrous .

La prison d’el Harrach devient célèbre à un niveau mondial , les sombres murs de ses cellules « enlacent » le gros des acteurs économiques du pays , l’essentiel de son chiffre d’affaires, pour le moins celui du secteur privé.

Il fut un temps où le quartier d’El Harrach était connu comme destination incontournable pour les bonnes affaires commerciales en tous genres . Aujourd’hui il devient une sanction pour indélicatesse économique et les dérapages politiques .

Triste destin d’une pseudo économie qui a duré 20 ans , coûté plus de 1000 milliards de dollars et autant de peines.

A. A

 

 

 

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Fermer