Le président Tebboune au magazine « Le Point »: « Ma mission est de remettre sur pied mon pays»

Une trentaine de questions ont été passés en revue par le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, avec nos confrères du magazine « Le point ».
Extraits des réponses aux questions qui font l’actualité de l’heure : Le Hirak, les détenus d’opinion et la liberté de la presse, son éventuel 2ème mandat, les prochaines élections législatives du 12 juin prochain, la question de la mémoire, la réouverture des frontières, l’affaire du Sahara occidental et la relance de l’économie sont, entre autres, les questions qui retiennent l’attention :
L’idée qu’a le président Tebboune du mouvement populaire du Hirak se résume à l’expresion, « Du Hirak béni….au Hirak interdit », « sans toutefois apporter d’argument convaincant sur le raidissement des autorités face à la volonté populaire de manifester son désir de changement de système», estiment des militants pro-Hirak ; partisans ou non.
Quant à la liberté d’opinion et la liberté de la presse, notamment l’emprisonnement de militants des libertés et, entre autres, des journalistes, dont le journaliste Rabah Karèche du journal « Liberté » à Tamanrasset, le président de la république a estimé que celui-ci (Rabah Karèche) a « joué à tort au pyromane sur un sujet très sensible. Très grave. »
Alors que ce dernier n’a fait que rapporter des faits survenus dans une région du pays et que d’aucuns ont qualifié cela de « grave atteinte à la loi ».
Interrogé sur la manière dont se présentent les prochaines élections législatives du 12 juin, «sachant qu’une bonne partie de l’opposition a opté pour le boycott », A. Tebboune rétorque en affirmant qu’« On ne voit pas les choses de la même manière. Ce que j’observe à travers tout le pays ne dit pas que les Algériens, dans leur majorité, sont opposés aux élections législatives», réduisant l’opposition à « une minorité ».
Sur l’éventualité de postuler à un autre mandat à la présidence de la république, A. Tebboune, réplique en disant que sa mission est de «remettre sur pied mon pays, lutter contre les passe-droits, reconstruire les institutions et faire que la République appartienne à tout le monde », ajoutant qu’il « n’y pense pas, très honnêtement, n’étant qu’au début de son mandat ».
Evoquant le rôle et le poids de l’armée, le président tranche net : « Si nous n’avions pas une armée aussi moderne et aussi professionnelle, la situation en Algérie serait pire qu’en Libye ou en Syrie », estimant en outre que le poids de l’armée est « une réalité positive ».
Sur un autre registre, celui de l’économie, le président a jugé que « les patrons ont été rassurés. La situation n’est pas aussi catastrophique qu’on le prétend », balayant d’un revers de mains « les blocages dus à la bureaucratie ».
Sur les conditions de la réouverture des frontières, qui a suscité colère et indignation de la communauté nationale établie à l’étranger, le président s’est défendu en mettant en avant « la résurgence éventuelle de la pandémie » pour justifier la déroute des autorités chargées du dossier ignorant par là même le retard accusé dans l’opération de vaccination qui tarde à être effective.
S’agissant de la question de la mémoire « trouble fête » entre l’Algérie post-indépendante et la France coloniale, il a estimé que « Les algériens attendent une reconnaissance totale de tous les crimes(…) par des actes », notant qu’«une fois le passif réglé,cela permettra une amitié durable entre les deux nations ». Par ailleurs, il a qualifié le rapport de l’historien Benjamin Stora de «proche de la vérité » destiné au président Macron et qu’il n’a pas été destiné aux autorités algériennes. Sur le même dossier de la mémoire, il estime que « reconnaissance rime avec repentance ».
Quant à l’épineuse question des relations entre le Maroc et l’Algérie, troublées par le différend récurrent sur la question du Sahara occidental, dernière colonisation du continent, A. Tebboune affirme que « les frontières resteront fermées » tant que le « Maroc restera dans son attitude d’agresseur », estimant dans le même sillage que « le dossier du Sahara occidental est clos » et que le Maroc « devrait revenir rapidement à une solution acceptable conforme au droit international », à savoir l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
Synthèse : A. Ben Ali.