Le ministère des finances innove dans la diversion : La devise sous la loupe!

Le faux chapitre du ministère des finances !

Installation d’un comité de suivi des mouvements de capitaux en devises . Voilà un outil de veille contre d’éventuels transferts illicites vers l’étranger , annoncé par le département des finances comme un système de contrôle qui vient en appui aux procédures de traitement des flux monétaires à la base strictement réglementés au niveau des banques commerciales .

Constitué de cadres du ministère des finances ainsi que de fonctionnaires de la banque d’Algérie et de l’association des établissements bancaires et financiers  le dit comité est présenté tel un verrou supplémentaire censé endiguer toute tentative de fuite de devises en allant scruter le détail et la conformité des opérations d’importations de toutes natures ou de paiement de services ou encore de transferts de dividendes lesquels intéressent notamment les compagnies étrangères activant en Algérie .

En clair les autorités monétaires ciblent les opérations douteuses en intervenant en amont de tout le processus préalable qui est lui , engagé au niveau des banques primaires.

Le comité créé est le dernier maillon de la chaîne de contrôle . Comment travaillera t il ? Sur quelle base? Est il outillé pour juger de la véracité des valeurs transactionnelles et est il juridiquement compétent pour remettre en cause des factures et en rejeter leurs libellés ?

Le ministère des finances qui semble s’aventurer dans un processus qui échappe techniquement à ses compétences en omettant d’associer à sa démarche l’institution douanière en sa qualité de responsable de la contrepartie physique des flux observés ainsi que les services du commerce , seuls habilités dans l’appréciation de certaines valeurs facturées .

Par ailleurs , cette faisabilité de contrôle est censée s’orienter sur un ciblage d’opérations suspectes . Des importations douteuses qui eveilleraient les soupçons soit en raison des montants affichés ou bien en rapport avec l’identité de l’operateur.  Et dans ce dernier cas , le comité de veille devrait être mieux inspiré à travailler sur la base du fichier fourni par la liste des hommes d’affaires frappés d’ISTN.

Le problème qui se posera dès lors sera de nature toute autre : Beaucoup de ces hommes d’affaires aujourd’hui soupçonnés de malversations ont, soit directement désigné eux mêmes ou contribué indirectement à la nomination de beaucoup de cadres et responsables de banques et de douanes .  Qui contrôlera qui ?

La sortie du ministère des finances à travers ce comité est une manoeuvre populiste , à consommation sommaire , servie comme un moyen de rassurer une population en colère .

Les banquiers et les professionnels des finances doivent bien sourire à l’annonce de ce faux verrou .

 

Karim A

 

 

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