Le juge, le bac de son fils et la sincérité de Abdelmalek Sellal

Pour une fois qu’un juge reçoit un appel téléphonique sans conséquences sur le procès. Ou du moins sur le sort des accusés.

En répondant au coup de fil, en plein milieu d’un procès où il est question de dizaines de milliards de dollars , avec des accusés de hauts rangs , deux ex premiers ministres et un oligarque hors normes, Ali Haddad en l’occurence,  le magistrat fond en larmes .

On lui annonce que son enfant vient de décrocher le baccalauréat . L’heureux papa et néanmoins magistrat n’a pu retenir son émotion , lui qui devait probablement  craindre un autre type d’appel .

Cela étant, la salle d’audience a immédiatement vibré à son tour , partageant la joie du papa en plein exercice de ses fonctions.

Et c’est justement là qu’intervient l’hyperdiplomé en humour politique , l’ex premier ministre Abdelmalek Sellal qui n’a pu se retenir, pour lancer , depuis son banc d’accusé :  » Au nom de tous les accusés , nous vous adressons toutes nos félicitations monsieur le juge ».

Au diable le verdict!

Ici , nous fêtons  » par contumace »  le succès d’un nouveau bachelier, fils de celui dont la mission consiste à nous envoyer en prison . Sellal a dû avoir cette tendre pensée et a même pu avoir émis ces félicitations avec beaucoup de sincerité.

Tant que le juge pleure, il n’était point dit que l’accusé n’avait plus le droit de le consoler ou dans pareil cas, s’associer à sa joie.

Sellal et son juge se sont retrouvés le temps de cette annonce, unis par cette « sincérité » qui devra pourtant les séparer à l’énoncé du verdict final.

La sincérité de la loi. Sans félicitations . Ni coup de fil.

K. A

 

 

 

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