Le journaliste de Liberté, Rabah Karèche placé sous mandat de dépôt

Ses collègues et ses confrères dénoncent une cabale, créée de toutes pièces contre le journaliste connu pour son sérieux, son sens de l’éthique dans l’exercice de son métier. Ils réclament sa « libération immédiate ».

La mauvaise nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux, suscitant indignation chez les internautes notamment les professionnels des médias.

Le journaliste correspondant à Tamanrasset du quotidien Liberté est placé « en garde à vue durant la nuit d’hier (dimanche) », selon l’édition Web du quotidien Liberté. Il a été d’abord convoqué par la police suite à la publication d’un article rapportant « la colère des habitants de la région qui protestaient contre le nouveau découpage administratif qui a vu la création des dix (10) nouvelles wilaya du Sud ».

Rabah Kareche a été présenté le même jour devant le procureur de la République qui a décidé de transférer son dossier au juge d’instruction. Ce dernier ayant décidé de le placer en détention provisoire.

Dans son article, le journaliste, originaire de Kabylie, établi depuis de longues années dans la région, a ouvert les colonnes du quotidien Liberté aux citoyens de la région « expropriés de leurs terres annexées aux territoires des deux nouvelles, Djanet et Illizi.

« Rabah Karèche est l’un des rares journalistes à rapporter encore les cris de détresse de la population de Tamanrasset. Ses articles dérangent », notent ses confrères, qui ont été alertés aussitôt le journaliste interpellé par la police. « Halte à la pénalisation du délit de presse, liberté pour Rabah Karèche ! », crient-ils, en dénonçant énergiquement son arrestation.

La réaction empreinte de dépit et de colère de ses confrères des rédactions d’Alger et régionales ne s’est pas faite attendre. S’en est suivi un élan de solidarité sans réserve aucune. «Il a été mis en garde à vue toute la nuit pour ses écrits. Un journaliste n’est pas un criminel », lit-t-on sur le mur d’un confrère d’une rédaction régionale.

Officiellement, il est reproché à notre journaliste la « création d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société », la « diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public » et « l’usage de divers moyens pour porter atteinte à la sureté et l’unité nationale », rapporte le quotidien Liberté, dans un communiqué émis aussitôt informé de la convocation du journaliste et de sa mise en détention.

Il va de soi, ajoute le communiqué, que ce ne sont là que des « accusations fallacieuses qui cachent mal une volonté de faire taire le journaliste et l’empêcher d’accomplir en toute objectivité son travail, comme l’attestent ses nombreuses convocations, ces derniers mois par les services de sécurité ».

Le journaliste Rabah Karèche, connu pour son sérieux et son professionnalisme, a de tout temps fait de l’éthique et de la déontologie son sacerdoce.
Le collectif de Liberté « dénonce avec la plus grande énergie cette énième atteinte à la liberté de la presse et exige la libération immédiate du journaliste. Halte à la persécution de la presse. Le journalisme n’est pas un crime », conclut le communiqué.

A. Ben Ali.

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