Le hirak empêché : Plus de policiers que de manifestants

La marche hebdomadaire du mouvement du Hirak a été une nouvelle fois empêchée par les force de l’ordre, mobilisées en force à travers la capitale en ce vendredi, acte 118 ,  avons-nous constaté .

Le ton est donné depuis la matinée, très tôt, par une multitude de barrages filtrants dressés à travers les axes routiers menant vers la capitale. Des voyageurs en provenance des wilayas de l’intérieur ont été soumis à une fouille corporelle minutieuse pour certains ainsi que leurs bagages. Des policiers, en uniforme ou en civil, ont investi les endroits névralgiques de la ville, endroits où se regroupent les manifestants du Hirak. Des axes de rues importantes ont été carrément fermés par les fourgons et les camions à chasse eau.

Un confrère en témoigne sur les réseaux sociaux; « Forte mobilisation policière à travers les grands axes de la capitale….Contrôles et arrestations à tour de bras. Même les appareils photos des journalistes ne sont pas tolérés. La répression a eu raison du Hirak, aujourd’hui », affirme-t-il.

Après la prière du vendredi, les fidèles ont été sommés de regagner leurs domiciles. Des citoyens d’un certains âge assis sous l’ombre des arbres dans les jardins publics ont été dispersés er priés de quitter les lieux parfois d’un ton menaçant.

Le même topo a été relevé à travers les grandes métropoles du pays, que ce soit en kabylie, à l’Est ou à l’Ouest et au Sud du pays.

Des interpellations à la pelle

Des commentateurs de la scène politique imputent la montée d’un cran de la répression et la soumission de toute manifestation publique ou marche à une autorisation préalable à la campagne électorale en prévision des prochaines élections législatives du 12 juin.

« Il n’est pas judicieux que la campagne électorale se déroule sous le sceau de la contestation populaire », affirme un syndicaliste chevronné. Ce qui, selon lui, «Justifie la détermination des forces de l’ordre, qui ont reçu des instructions bien définies, d’empêcher le déroulement de la manifestation».

Le pouvoir s’est attelé à imposer sa feuille de route», qui consiste à parachever la boucle institutionnelle, par la finalisation du processus électoral en dépit de son rejet par le Hirak et les partis de l’opposition.

A l’approche du scrutin, le ministère de l’intérieur a décidé d’obliger les organisateurs des marches du Hirak, mouvement horizontal sans direction, à déclarer au préalable les manifestations auprès des autorités. Autrement dit,  les interdire de manière implicite.

Plusieurs interpellations ont été signalées par le comité national pour la libération des détenus (CNLD), que ce soit à travers la capitale ou dans les grandes villes du pays.

A.Ben Ali.

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