Le dérapage de Lakhdar Brahimi: Que se cache-t-il derrière sa sortie?

  Dans un entretien accordé par Lakhdar Brahimi le 31 août 2021 au journal français le « Monde », sur le retrait des Américains, d’Afghanistan et leur refus de toute discussion avec les talibans, le journaliste lui avait posé comme première question : « Comment qualifieriez-vous le départ américain d’Afghanistan après vingt ans de présence ? ».

Sa réponse fut étonnante et suscite plusieurs questionnements : « Ce n’est pas une défaite militaire. C’est comme pour les Français et l’Algérie. Ce sont les Etats-Unis qui ont décidé de partir ».

Une réponse,  le moins que l’on puisse en dire,  étonnante de ce militant qui fut membre fondateur de l’UGEMA (Union Générale des Étudiants Musulmans Algériens), il a activement participé à la grève générale des étudiants Algériens décrétée par le Front de libération nationale (FLN) le 19 mai 1956.

Il était le représentant du Gouvernement provisoire de la République algérienne dans plusieurs capitales du monde dont Jakarta de 1956 à 1961.

A L’indépendance, Lakhdar Brahimi diplomate et politicien algérien occupa plusieurs poste de responsabilités. Il fut également Secrétaire général adjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation des Nations unies, ainsi qu’envoyé spécial chargé de plusieurs dossiers régionaux pour ces deux organisations.

Alors comment expliquer sa réponse à cette question dans laquelle il nie le lourd sacrifice de un million et demi de martyrs, plus de 1/10eme de tout un peuple ?

Comment peut-il oublier une révolution inédite qui a ébranlé l’occupant français et son appui l’OTAN ?

Comment peut-il nier que cette révolution fait de nos jours, l’objet d’études dans les plus prestigieuses académies militaires à travers le monde ?

Comme peut-on oublier ses propres sacrifices, s’il y en a eu?  je commence à en douter…

Comment peut-il se permettre d’affirmer qu’il ne s’agit pas d’une défaite militaire de la France en Algérie ?

J’invite Mr Lakhdar Brahimi, s’il est réellement conscient de ce qu’il dit, à lire le livre que Samir Saul « Intérêts économiques français et décolonisation de l’Afrique du Nord (1945-1962)», qui répond à la question suivante : Sur le plan économique l’Algérie était-elle une bonne affaire ou un fardeau pour la France?

Dans les années 1950, un courant d’idée, conduit par le journaliste Raymond Cartier, estimait que les colonies coûtaient trop cher et qu’il fallait s’en débarrasser. Procédant à une vaste enquête sur la politique économique de l’État français et le parcours des 154 principales entreprises actives en Afrique du Nord, Samir Saul met cette vision à l’épreuve et la rejette.

Il disait dans son livre « Globalement les entreprises (elles sont toutes françaises) sont rentables jusqu’au bout. Elles ne boudent pas l’Afrique du Nord, n’inclinent pas à l’abandonner et n’expriment aucune position sur la question de la décolonisation. Loin de chercher à se défaire d’onéreuses possessions, l’État français s’emploie à les retenir et, à défaut, à consolider les positions économiques françaises dans des contrées à l’avenir jugé prometteur. »

Alors, comment peut-on concevoir que la France qui a intégré l’Algérie comme partie prenante de sa souveraineté territoriale peut décider de partir facilement et céder ce territoire très riche et de surcroit à une heure de ses cotes, contrairement aux USA qui se trouvent à des milliers de kilomètres  de l’Afghanistan et en plus sans un gros intérêt ?

La France a été contrainte par la force de partir de l’Algérie,  Mr Lakhdar Brahimi, sa perte était d’un milliard de francs quotidiennement en plus de sa perte sur le plan militaire. Le nombre de morts français de la guerre d’Algérie reste encore  inconnu. Le chiffre des pertes militaires françaises déclarées sont : près de 25 000 morts, dont 15 500 au combat ou par attentat, 65 000 blessés et 485 disparus.

De deux choses l’une, ou Mr Brahimi a fait cette déclaration sciemment sous l’influence de forces hostile à l’Algérie, et cela pourrait relever de la plus haute trahison.

Ou bien Mr Lakhdar Brahimi a fait cette déclaration sous l’effet de la vieillesse (88 ans) ou alors sous les effets secondaire du covid 19.

Dans ce cas, nous lui conseillons de se reposer et de s’abstenir de faire ce genre de declarations.

A Bon entendeur…

Docteur Rafik Alloui

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