L’assemblage automobile décapité : Renault Algérie fait la belle affaire…

Sur les quatre assembleurs automobiles du pays , trois sont en situation critique , voire incertaine, leurs dirigeants étant incarcérés sous le coup de  lourds soupçons de malversations .

Ainsi , Mourad Oulmi , patron de Sovac pour les marques AUDI , VW, SEAT , PORSCHE et SKODA,  Mahieddine Tahkout représentant de Hyundai , et enfin Arbaoui pour la marque KIA , sont incarcérés et soumis à des enquêtes lancées par la justice algerienne dans le cadre de la lutte contre la corruption .

Le doute plane desormais sur  le devenir de cette filière de l’assemblage automobile lancé à grandes pompes sous Bouteflika et présentée à l’époque comme une avancée industrielle fièrement affichée par les pouvoirs publics .

Aujourd’hui, un seul « rescapé  » semble tirer malgré tout profit de cette situation meme si son apport dans le paysage automobile demeure controversé : RENAULT Algérie qui assemble une gamme moyenne , loin de répondre aux attentes des consommateurs et des objectifs d’exportation .

Le secteur naissant de l’assemblage automobile engagé contractuellement par une obligation d’algerianisation du processus à travers la fixation d’un niveau d’intégration progressif s’est révélé en deçà des attentes.

Pis, il s’est révélé dangereusement budgetivore en engloutissant des enveloppes faramineuses de devises autrement plus élevées que celles qui étaient réservées du temps de la libre importation des véhicules finis destinés à la revente en l’état.  La facture ayant dépassé les 3, 4 milliards de dollars en 2018 .

Plein echec de cette pseudo stratégie signée et conduite par un certain Abdesslem Bouchouareb, alors ministre de l’industrie.  On avait même inventé un slogan  » Dernaha Djazairia  »  traduction, « on l’a réalisée algérienne » pour vanter la naissance de la première RENAULT SYMBOL .

Le mensonge du « Made in Algeria » a ete adopté et répandu comme une victoire industrielle .

RENAULT Algérie, dont le capital est un mariage de fonds publics algeriens ( SNVI et FNI) et la partie française reste pour l’instant seul sur le terrain .

En effet, les Algériens perdent confiance , et tout acheteur potentiel hésite longuement avant de passer commande auprès de Sovac, Hyundai ou de Kia.

D’autant que ces assembleurs exigent des paiements à l’avance pour toute commande qui ne saurait etre satisfaite qu’ apres des délais qui oscillent entre 15 et 45 jours.

Qui oserait en ces moments prendre le risque de payer un concessionnaire dont la situation, voire les comptes pourraient à tout moment être gelés?

Le réflexe de la méfiance et de la suspicion fera les bonnes affaires de RENAULT qui devient de fait une alternative.

Quelque part , le marché de l’automobile vient de lui etre offert sur un plateau inespéré .

A.A

 

 

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