L’armée ferme le jeu : Que va faire Bouteflika?

D’un côté, le cercle présidentiel et de l’autre l’Etat major de l’armée !

L’Algérie retient son souffle dans cette escalade de la crise qui dépasse le stade d’un simple différend. Il y a désormais un grave conflit opposant la présidence de la république , ou du moins ce qu’ il en reste à l’Etat major de l’armée sous le commandement de Gaid Salah .

L’heure est grave .

Gaid Salah affirme sa résolution à destituer constitutionnellement Bouteflika en réponse à la volonté populaire qu’ il a évoquée en faisant référence aux articles 7 et 8 . Il l’a fait encore une fois savoir ce samedi considérant avec force que l’article 102 de la constitution est devenu l’unique solution au dénouement de la crise qui, souligne t il,  ne peut en aucune manière exclure l’implication de l’armée, laquelle est tenue de dire son mot , tel que le prévoit la constitution dès qu’ il s’agit de faire face à des menaces sécuritaires ou de risques de déstabilisation du pays .

A ce titre Gaid Salah insiste sur sa mission constitutionnelle et se veut allié du peuple auquel il se joint pleinement dans cette crise .

Sauf que les appels de Gaid Salah se heurtent au refus catégorique de la présidence qui campe sur ses positions . Ni les appels de la rue ou ceux du chef d’État major ne seront entendus . De même que Gaid Salah semble irrité par la réaction du président du conseil constitutionnel Tayeb Belaiz , un proche de Bouteflika . L’application de l’article 102 doit être du ressort de cette instance que préside Belaiz mais jusqu’ ici ce dernier marque une fin de non recevoir .

La présidence de la république est loin de capituler et adopte une intrigante position qui ouvre la voie à toutes les spéculations .

Et surtout à tous les dangers . Cette situation contraint Gaid Salah à réunir dans l’urgence les principaux gradés de l’armée ce samedi au niveau de l’Etat major pour réitérer la nécessité et surtout la détermination à aller jusqu’ au bout de la revendication populaire : destitution de Bouteflika . Le général tient à observer scrupuleusement son rôle constitutionnel et prend à témoin l’opinion publique .

Si Gaid Salah multiplie ses sorties et rend publiques  les moindres évolutions sur ce conflit , la présidence quant à elle se mure dans un silence lourd qui laisse supposer la recherche de plans de  sorties non encore finalisés .

La présidence à l’unanimité a définitivement  perdu le peuple . Contrairement au Général Gaid Salah qui a tout entrepris pour se ranger du côté de la rue après avoir été au début de cette crise ouvertement menaçant et farouchement acquis à la continuité de Bouteflika . Aujourd’hui le Général se veut ,et il le revendique, à la fois,  porte parole et bras armé du peuple . Même s’il ne fait pas l’unanimité , il reste que tactiquement il a fait le meilleur choix : la volonté populaire .

Abdelkrim A

 

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