L’année 2022 sera celle de la relance économique, assure le président Tebboune

L’Algérie, veut vraisemblablement relancer l’industrie, un secteur en agonie en dépit des potentialités dont dispose notre pays.

Une conférence nationale sur la relance industrielle, visant à établir une vision stratégique du secteur industriel et à mobiliser les acteurs autour des objectifs de la relance économique s’est en effet tenue ce samedi à Alger regroupant membres du Gouvernements et autres économistes été experts du domaine.
Dans son allocution d’ouverture, Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a fustigé le blocage des projets industriels, annonçant au passage le dégel de 57 projets d’investissement sur 402 suspendus pour des raisons administratives.

Il a également dénoncé la corruption qui entrave les porteurs de projets.
Il a également instruit les intervenant dans le secteur, à l’effet de, de prendre plusieurs étapes concrètes et urgentes en vue d’opérer une véritable «révolution industrielle» et augmenter la contribution de l’industrie à l’économie nationale, tout en œuvrant à l’aplanissement de tous les obstacles bureaucratiques, à l’effet de rapprocher l’administration de l’investisseur.
« L’état actuel de l’industrie nationale n’est pas une fatalité mais une réalité, même si certains aspects sont difficiles à appréhender et à maîtriser, il reste cependant possible de redresser la situation en prenant urgemment les mesures nécessaires pour éradiquer la corruption et mettre fin à la dilapidation de l’argent public», a-t-il dit.

Il a été procédé, selon le Président, à l’entame de nouvelles réformes concernant le secteur de l’industrie sur lequel on compte comme l’un des piliers du développement durable et un motif essentiel du véritable développement, après plusieurs étapes que le secteur a traversées, de la surindustrialisation à l’aisance financière, en arrivant à l’étape de «la fausse industrialisation».

Le président de la République a indiqué dans l’état des lieux du secteur industriel en Algérie, que l’année 2022 sera «consacrée exclusivement à l’économie», en ce sens que tous les dossiers susceptibles de concourir au développement du pays seront pris en charge, et «là nous verrons, a-t-il dit, qui des responsables suivront notre démarche et ceux qui l’entraveront».

Le président de la République a réitéré sa détermination à faire face aux défis soulevés dans cet aspect, par des démarches concrètes et efficaces notamment en levant les obstacles rencontrés par les usines afin de leur permettre de participer, autant que possible, au revenu national, et de contribuer au parachèvement des projets en cours de réalisation ou gelés sur fond de calculs politiciens ou d’intérêts suspects».

A ce propos, le président de la République s’est interrogé sur la raison réelle derrière l’arrêt de certains projets, au moment où 57 projets ont été débloqués en peu de temps sur 402 projets.
Le Gouvernement s’attèle actuellement à débloquer les projets restants, sachant que 29 projets demeurent à l’arrêt, pour la simple raison que la décision revient à leurs propriétaires et non à l’Administration.

Afin d’amorcer une nouvelle phase, le Président a donné des orientations au Gouvernement, pour débloquer tous les projets d’investissement à l’arrêt, avant la fin du mois courant.
La bureaucratie, un « crime contre l’économie »
Notant que l’objectif était d’augmenter la contribution de l’industrie au PIB de 10 à 15% pour un véritable décollage du secteur, contre une contribution actuelle oscillant entre 5 et 6%», le président Tebboune a assuré qu’il est possible d’atteindre le taux de 10% au PIB avec «des efforts raisonnables».

S’agissant des demandes pour bénéficier des avantages octroyés par l’Etat au profit des investisseurs au niveau de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI), il a été procédé, jusqu’à fin novembre dernier, à la levée du gel de 581, a indiqué le président de la République, ajoutant l’ANDI procèdera, au cours de la première semaine de décembre, à la levée du gel de 356 demandes supplémentaires.

A ce propos, le Président Tebboune a affirmé que l’entrave des projets prêts à être lancés pour des raisons bureaucratiques, constituait un «crime contre l’économie», faisant état de l’existence d’un bureau spécial auprès du Médiateur de la République qui reçoit les doléances des investisseurs lésés.

Par ailleurs, il a fustigé l’inapplication des instructions relative à la mise en place d’un calendrier pour le paiement des dettes des jeunes de l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (ANADE- ex ANSEJ), en renonçant aux poursuites judiciaires contre ces jeunes, déplorant la situation de certains cas ayant dû arrêter l’activité pour des restrictions administratives et juridiques.

Parmi les mesures prises pour booster l’investissement, il a cité la création du «guichet unique» en vue de faciliter l’obtention d’autorisations administratives et définir les délais autorisés à l’administration pour la délivrance de ces autorisations et la garantie du foncier industriel aux investisseurs dans de brefs délais à travers des agences spécialisées qui n’ont aucune relation avec l’administration et qui seront opérationnelles en 2022.

Ces agences auront à acquérir les biens relevant des zones industrielles (ZI) pour que les zones d’activité demeurent sous l’autorité de l’administration locale.

«L’investisseur n’est pas un ennemi ni un adversaire »

Concernant le travail des responsables centraux et locaux, le président de la République a estimé que «le bon responsable est celui qui facilite le développement local et non celui qui cherche des excuses pour ne pas signer une autorisation prévue par la loi».

«L’investisseur n’est pas un ennemi ni un adversaire. Il complète le travail de l’Etat, d’où la nécessité d’établir (entre l’investisseur et l’administration) à une relation fondée sur la confiance et la coopération au service du pays», a soutenu le Président Tebboune.

Quant aux garanties accordées aux responsables locaux, il a fait état d’une correspondance adressée aux parties concernées afin que les responsables ayant facilité l’entrée en production d’une usine ne soient pas poursuivis en justice, assurant que si les enquêtes concluent à l’absence de corruption, les faits se transformeront en erreur administrative n’entraînant aucune sanction pénale.«Nous sommes là pour protéger les administrations», a-t-il affirmé.

Le président de la République a, par ailleurs, appelé les investisseurs à se lancer dans la production des pièces détachées nécessaires au secteur industriel. L’exportation de ces pièces doit concerner le surplus après la satisfaction de la demande nationale.

R.N

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