La nouvelle constitution protégera-t-elle les cadres Algeriens: La compétence algérienne écartée du champ d’action…

 

Le président de la république Abdelmadjid Tebboune avait déclaré le dimanche 19 avril 2020, au cours de la réunion périodique du Conseil des ministres, « nous avons des compétences algériennes et des ressources matérielles susceptibles de nous mettre à l’abri de l’instabilité des recettes pétrolières ».

 

Cette réalité finalement admise pour la première fois par un chef de l’Etat depuis l’indépendance va être constitutionnalisée dans l’article 51 de la nouvelle loi fondamentale proposée au verdict populaire le 1er novembre prochain.

Cet article, clair et sans équivoque stipule : « tous les citoyens peuvent accéder aux fonctions et emplois publics sans autres conditions que celles fixées par la loi ».

Les conditions fixées par la loi seront certainement déterminées dans des statuts et textes règlementaires fixant la hiérarchisation, le niveau requis et les compétences nécessaires.

L’application stricte de cet article va certainement mettre fin aux allégations de certains qui ne cessent de s’efforcer à démontrer que la nouvelle constitution donne tous les pouvoirs de nominations au président Tebboune en mettant en garde que cela pourrait l’inciter à favoriser davantage le népotisme, le régionalisme, et le clanisme, comportement qui a mis en péril l’investissement de l’Etat dans le capital humain.

 

En effet, d’après une recherche élaborée par Fatima Nekkal intitulée « Les réformes éducatives en Algérie ont-elles contribué à la formation du capital humain ? », elle affirme dans ce travail de recherche,que le coût par diplômé est très élevé en le rapportant au PIB par habitant, qui s’élevait à plus de 594 % en 2010 à comparer avec une moyenne de 38 % pour l’OCDE. (Le PIB par habitant en 2010 en Algérie était de 3.404€.)

Si nous prenons l’année2005 comme année de référence(15 ans d’exercice jusqu’à 2020): le nombre de diplômés d’après l’auteure de ladite recherche étaient de l’ordre de 106.000 cadres prêts pour l’emploi.

Si nous nous basons sur le taux avancé par Fatima Nekkal (plus de 594 % en 2010). En 2005 ce pourcentage était à moins 25% soit 445.5%, car le PIB par habitant était de l’ordre de 2.543€. Nous multiplions donc ce montant représentant le PIB par 4,45 fois on obtient un cout par diplôme en 2005 de l’ordre de 11.318,47 euro environ.

 

En définitive,  si on multiplie le nombre de diplômés en 2005 soit 106 000 par le coût d’un diplôme à la même année on obtient une dépense globale de l’Etat de l’ordre de plus d’un milliard d’euros soit exactement 1.199.768,950 euros pour une scolarité moyenne de 4 ans.

La question qui se pose : l’Etat a-t- il amortis cet investissement en termes de rendement au profit du pays ?

 

Le réel vécu par notre pays durant ces derniers 15 années dans le domaine de la marginalisation de nos cadres semble quasiment se pencher vers le contraire car, d’une part, une bonne partie de ces cadres sont partis et font le bonheur des pays étrangers qui les ont accueillis en profitant de leurs compétences gratuites dans divers secteurs vitaux.

D’autres part, la majorité restante de ces cadres sont mis à la retraite à 40 ans en plein procession de leurs possibilité après 10 à 15 ans de carrière. (Ça dépend de la fonction supérieure occupée,) en considérant que l’âge du début de leur carrière avait commencé en 2005, année de référence de l’obtention du diplôme.

Ces cadres formés par l’université algérienne auraient pu jouer un rôle prépondérant dans le développement social, politique et économique du pays, en fournissant leurs compétenced au profit des différents secteurs ayant ressenti l’indispensable recours au savoir, et à la recherche scientifique pour faire sortir le pays de ses multiples crises.

 

Hélas, les critères du savoir, de la compétence et d’intégrité n’ont pas constitué jusqu’à ce jour une condition nécessaire et suffisante d’accès à une fonction dirigeante quel que soit le secteur d’activité.

Le népotisme, le régionalisme, le clanisme se sont substitués à la connaissance et au savoir.

L’article 51 de la nouvelle constitution si elle vient à être adoptée serait-il à même de mettre toutes les institutions de l’Etat au service du peuple en dehors de toutes actions partisanes ? Contribuera-t-il dans la formation du capital humain ?

A bon entendeur

Docteur Rafik Alloui

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Fermer