La liste finale des candidats aux présidentielles : le parfum de Bouteflika et l’odeur d’un Vieux système

Cinq  » étoiles  » pas forcément brillantes se disputeront une seule place de « berger  » dans ce ciel orageux du  12 Décembre prochain.

L’autorité nationale indépendante des élections, l’ANIE a finalement retenu 5 candidats à la candidature des présidentielles sur un total de 22 qui avaient déposé leurs dossiers .

Ali Benflis, Abdelmadjid Tebboune, Azzedine Mihoubi, Abdelkader Bengrina et enfin Abdelaziz Belaid, ces cinq candidats sont officiellement admis dans cette course à la magistrature suprême.

Dans le lot de ces présidentiables, il est intéressant de noter qu’ un seul parmi ces concurrents n’a jamais eu la moindre fonction officielle dans les structures de l’Etat. Il s’agit de Abdelaziz Belaid, qui est également à la tête d’un parti politique hizb El Moustakbal,   sans grande envergure mais qui se lance dans la course néanmoins comme pratiquement le candidat vierge et jeune.

Vierge pour n’avoir jamais été responsable , ministre ou autre sous les régimes passés.

Il est également universitaire , médecin de formation et a fait son parcours dans les rouages d’une organisation de jeunes étudiants proche de l’ex parti unique.

On notera également la présence de deux ex chefs de gouvernements sous Bouteflika, Ali Benflis d’abord au début des années 2000 et qui finira par affronter l’ancien président jusqu’à être débarqué du gouvernement.

Il tentera une résistance en allant se placer à l’époque comme farouche opposant au système Bouteflika et se présentera même contre lui en 2004 lors des élections présidentielles.

Il reconduira la même audace en 2009.  Benflis victime des diables bienveillants de Bouteflika résiste mais perd ses batailles électorales.

Il est aujourd’hui dans l’arène et se veut comme un homme qui tente de mettre son expérience et surtout son capital d’intégrité irréprochable au service du pays .

Sauf que cette fois ci, et même si sa communication dégage toute la sincérité du monde il aura du mal à convaincre une majorité populaire franchement hostile au scrutin de décembre.

Pour sa part, Tebboune le malheureux premier ministre qui a exercé cette fonction pour un peu moins que 3 mois , a connu un triste sort après avoir été humilié et débarqué de son poste sans aucun ménagement.

Il se présentait comme un vaillant responsable qui allait en guerre contre la puissance de l’argent et de l’influence des oligarques sur la politique.

Sa bataille contre les Haddad et consorts le conduira droit hors du ring.  Vaincu et humilié.

Pourtant Tebboune était donné comme l’allié, le protègé de Gaid Salah . Il perdra néanmoins face à un Ali Haddad appuyé par Said Bouteflika, Ouyahia, Kouninef et l’ex patron du syndicat des travailleurs, Sidi Said.

Violemment congédié, Tebboune disparaît des radars.  Il se terre dans un silence que beaucoup n’arrivaient pas à expliquer.

Même aux plus forts moments de la contestation populaire née après le 22 février, Tebboune ne soufflera pas un mot . Aucun avis . Aucune réaction.

Il est vrai que le nom de son fils soupçonné de relations tumultueuses avec kamel le boucher , est livré à l’opinion dans un contexte d’incertitudes et de spéculation sans précédent.

Son fils finira incarcéré.  Ce n’est qu’à la faveur de l’annonce des élections que l’ex premier ministre fera enfin son apparition pour se porter candidat.

Sa communication ne parvient pas à convaincre.  Il traîne une proximité trop douteuse avec l’ancien président auquel il est soupçonné d’avoir être lamentablement dévoué.

Tebboune s’explique.  Se justifie . Et fait la victime.  Ses révélations ne suffisent pas à susciter la compréhension ou l’adhésion .

Pour autant, il est candidat et il  ne veut laisser aucun doute planer sur ses aptitudes.

L’autre candidat qui s’affiche , secrétaire général par intérim du RND, et ex ministre de la culture, Azzedine Mihoubi est un homme plutôt jeune , porté sur la littérature arabe et se présente comme une réponse à l’urgence politique du pays .

Pourtant son passage à la tête du département de la culture ne semble pas avoir convaincu.  Ni les hommes de culture, artistes et autres et encore moins ceux qui s’attendaient à un bilan dansant.

Mihoubi aura permis à ses détracteurs de dévoiler ses faiblesses en termes d’autorité et de meneur d’hommes, lui, qui du haut de sa fonction ne pouvait affronter l’influence de certains de ses subordonnés . Aussi bien au sein de son propre ministère ou des structures placées sous sa coupe , il se révélera inefficace dans la gestion de la ressource humaine .

Un manque d’autorité flagrant ressorti par ses détracteurs pour l’opposer à ses ambitions présidentielles.

Enfin , Abdelkader Bengrina, un illustre « oublié  » des dieux , de l’humanité et du peuple . Il fut néanmoins ministre.  Son passage furtif au tourisme semble oublié de tous.  Ministre et néanmoins anonyme.

Il reprend vie à la faveur du hirak et multiplie ses sorties médiatiques dans un style burlesque dévoilant le peu de substance qu’ que présentent ses discours tous axés sur la dénonciation d’un passé connu de tous.

Il raconte ses petites histoires d’ancien ministre   » vaincu  » par ses plus proches collaborateurs.  Ce qui ne l’empêche pas de prétendre à devenir président de la république algérienne.

Il pense être suffisamment préparé pour cette mission. Il se voit déjà dans ce rôle.

ABN

 

 

 

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