La force du hirak réside dans son indépendance: Aucune  » transaction » possible…

La pandémie de coronavirus a obligé le hirak à marquer une pause pendant plusieurs mois. Le déconfinement total quasi inévitable pourrait l’inciter à reprendre dans les toutes prochaines semaines. Des tentatives précurseurs ont été enregistrées annonçant sa reprise imminente.

 

Cela étant, tous les États généraux sont en alerte, avec pour objectifs : récupérer ce mouvement populaire pacifique au profit de leurs desseins non avoués pour les uns et avoués pour les autres.

1/Pour les desseins non avoués, ils se déclinent en deux visées opposées avec la même manière d’agir pour arriver à concrétiser leur projet : la déstabilisation et le chaos du pays.

Pour les premiers, les tentatives de récupérations du hirak sont pour le compte d’une nouvelle idéologie qui pense que la crise dans toute la région Arabe est une crise qui ne peut être affrontée que par un projet de nation.

 

En autres termes, c’est une idéologie qui tend à effacer les composantes de base de la nation Algérienne consacrée dans la déclaration de 1er novembre 1954, pour laquelle, sont morts, nos martyrs.

 

Cette idéologie dans laquelle s’intègre une organisation Algérienne bien connue, financée et soutenue par des pays bien connus, qui du fait de son leader, travaille sans relâche à partir de Londres à récupérer le hirak depuis son début.

 

Pour les seconds, ils se sont rencontrés à Berlin le 20 et 21 aout 2020 autour d’une réflexion sur l’avenir du hirak. Leurs débats étaient autour de deux questions principales : quelles perspectives politiques pour le mouvement populaire algérien du 22 février 2019 ? Le changement politique est-il encore réellement possible en Algérie ?

 

Comme pour les premier, le chaos est recherché à travers le hirak, ils veulent en outre aussi être soutenus par l’étranger.

Ils se proposent d’agir en direction des organisations internationales des droits de l’homme, des organisations non gouvernementales et la presse internationale pour disent-ils, faire pression sur le pouvoir afin de précipiter son effondrement.

Les deux se préparent à cette éventualité pour prendre les commandes.

Nous devons nous organiser pour ne pas laisser le vide affirment-ils à haute voix via les réseaux sociaux.

2/ pour les desseins avoués, le président Tebboune l’a depuis son élection affiché clairement : il veut récupérer le hirak comme un allié en le qualifiant de « béni ».

Le hirak, parvient-il à être convaincu par les visées des uns et des autres ?

Pour répondre à cette question, il va falloir comprendre ce phénomène social inédit qu’est le hirak :

Ce mouvement populaire est né par suite d’une attente qui a duré 57 ans pour voir l’édification d’un Etat de droit.

Il est né pacifiquement à la suite de l’expérience douloureuse de la décennie noire. Il est né dans une défaillance totale des partis politiques. Il est né enfin par un moyen de mobilisation nouveau (réseaux sociaux) qui échappe totalement aux contrôles.

 

Le hirak est à notre avis inviolable par toutes sortes de manipulations, pour la simple raison qu’il ne doit rien à personne ni a aucune sorte d’aide structurée.

 

Cela n’a existé en aucun lieu de la planète, jusqu’à aujourd’hui. Le peuple Algérien l’a initié. Il s’agit là d’une révolution horizontale non violente qui sera certainement étudiée par les théoriciens de la transitologie.

 

Partant de ce constat, et en plus, si on rajoute un état d’esprit inné chez tous les Algériens : le rejet systématique de toutes sortes d’atteintes aux idéaux du 1er novembre et à l’ingérence étrangère :nous pouvons affirmer de ce fait, que les desseins non avoués de la première et la seconde visée sont voués à l’échec.

 

En effet, le hirak n’a jamais voulu la déstabilisation et le chaos du pays. Quand il a dit vous partez tous « trouhou gaa », il n’a jamais insinué les institutions de l’Etat. Il ne concerne par cela que les figures qui ont mené le pays vers le désastre.

 

Concernant les desseins avoués, le président Tebboune l’a affirmé, il veut prendre le hirak « béni » comme allié.

Cela est possible d’autant qu’il est aussi inné chez les Algériens de situer et aider tous ceux qui veulent son bien-être.

Son bien-être se situe tout simplement dans une nouvelle Algérie libre et démocratique en appliquant une transition par le bas et non par le haut comme elle est appliquée jusqu’à maintenant.

 

Cette démarche de transition par le haut est vue par le hirak comme une obstination à vouloir passer par la force pour maintenir le même système.

La rédaction de la constitution préalable à une large consultation de la base est édifiant.

Plusieurs réflexions ont été soumises dans ce même journal comme contribution conforme à une transitologie scientifique. Il n’est toujours pas trop tard de l’enrichir et l’adapter via une conférence nationale à laquelle participeraient toutes les forces vives de la nation, afin aller vers une vraie démocratie et asseoir un Etat de droit.

Seul moyen à mon avis de prendre le hirak comme allié car susceptible d’assurer son bien être tant recherché.

A bon entendeur…

 

Docteur Rafik Alloui

 

 

 

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