Importations et transferts en devises: La grande confusion née du conseil des ministres

Le flou est total.

Aucune importation possible sans le quitus du gouvernement??

Un terrible verrou serait en voie d’être mis en place si l’on se fie aux termes rapportés par le communiqué du conseil des ministres de dimanche dernier.

Il y est mentionné: » soumettre à l’avenir tout engagement financier dans l’importation et toute transaction en devises à l’approbation préalable du conseil du gouvernement, en vue de protéger le produit national et encourager sa consommation au niveau local et préserver les résérves de changes ».

Formulé dans ces termes et ne précisant pas si la décision porte sur l’ensemble des marchandises importées, ce passage du communiqué provoque l’incompréhension et produit une totale équivoque.

Le communiqué ne précise pas si la mesure concerne toutes les importations ou uniquement une famille de produits préalablement selectionnée à l’instar des produits agricoles. Et cela prete à de graves et inquiétantes lectures.

 

Autrement dit, toujours selon ce que laisse offrir ce texte comme interpretation, aucune opération d’approvisionnement du pays ne pourrait se faire sans passer par le conseil du gouvernement!!

Du jamais vu!

Cela equivaudrait à croire que tous les opérateurs versés dans l’importation devront à l’avenir attendre l’aval du gouvernement avant de procéder à leur commande ou à toute domiciliation de factures auprès de leurs banques.

Ce qui va constituer une premiere mondiale. dans la pratique du commerce international .

Le conseil du gouvernement qui se réunit en principe une fois par semaine jouerait ainsi le rôle d’un maillon supplémentaire et politico- bureaucratique dans cette chaine du commerce exterieur.

Ie même schéma est également proposé pour les transferts en devises dûs au titre des paiements de factures d’importation.

Il y a de l’imprécision , du flou dans cette décision.

Ni les opérateurs et encore moins les banques ne pourront comprendre le sens de cette mesure en l’absence de précisions techniques.

Si le niveau peu rassurant des résérves de changes et la chute des cours du pétrole peuvent quelque peu justifier l’intervention de l’administration centrale dans la sphere economique , le verrouillage des transferts en devises releverait opportunément par la mise en place d’instruments bancaires plutôt que d’une réunion du gouvernement.

Autre décision remarquée dans le même communiqué du conseil des ministres , celle qui consiste à  » soumettre à l’approbation préalable du conseil du gouvernement et du conseil des ministres , si necessaire, toutes mesures relatives à la définition de la liste des profuids interdits à l’importation ».

Ce passage contrairement au premier a le mérite de la clarté . Il est explicitement formulé pour renseigner sur le recours aux listes d’interdiction de certains produits à l’importation à chaque fois que cela sera necessaire.

C’est à dire en fonction des besoins réels du pays en préservant la production domestique. Dans un cadre de concertation gouvernementale afin d’assurer toute la transparence.

Des mesures de sauvegarde rendues impératives par la crise financiere qui s’annonce d’autant que l’alternative aux hydrocarbures n’est pas encore établie.

ABN

 

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