Images montrant l’ancien PDG de Sonatrach menotté : Vague d’indignation contre une atteinte à la présomption d’innocence 

Dans un post publié sur son compte officiel d’un réseau social, le président du Syndicat national des magistrats (SNM), Issad Mabrouk, s’est insurgé, contre la diffusion en boucle sur les chaînes de télévisions notamment privées, de l’ancien PDG de Sonatach, Abdelmoumene Ould Kaddour, menotté et fortement escorté par des policiers,  à son arrivée, ce mercredi à l’aéroport international d’Alger (objet d’un mandat d’arrêt international, il a fini par être extradé des Émirats arabe où il se réfugiait depuis 2019).

« La présomption d’innocence s’effondre face au populisme destructeur et aux médias scandaleux visant à la diffamation » a-t-il invectivé durement.

« Tout suspect ou accusé reste innocent jusqu’à ce qu’il soit condamné par un verdict ferme, quel que soit le crime qui lui est imputé » a-t-il poursuivi, rappelant les fondamentaux du respect de la dignité humaine et de la présomption d’innocence, garantis par la Constitution.

Les dites images ont soulevé une vague d’indignation au sein de l’opinion publique.

« A quoi bon tout ce spectacle compromettant les conditions d’un procès équitable, qui doivent être respectées au profit de tous les justiciables, y compris les  criminels ou le soi-disant gang. Seule une justice indépendante peut garantir la justice » à soutenu Said Salhi, Vice President de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH).

Pour Me Abdelghani Badi, membre du collectif de défense bénévole des détenus d’opinion, ce qu’on a fait subir à l’ancien PDG de Sonatrach est « Une déchéance  morale à tous les niveaux: sécuritaire, médiatique, judiciaire. Le cas de Ould Kaddour le confirme »….

Il y a quelques mois, l’ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a été exhibé dans une posture aussi humiliante, lors des obsèques de son frère.

En 2019, des hommes d’affaires, à l’instar du patron du groupe Cevital Issad Rebrab et les frères Kouninef ont été filmés dans les fourgons cellulaires, quittant  le tribunal de Sidi Mhamed en direction de  la prison d’El-Harrach. Il venaient d’être placés, par le juge d’instruction sous mandat de dépôt.

Le propriétaire du groupe Ennahar, Anis Rahmani, a eu droit au même traitement le jour de son incarcération.

Dernière ces opérations médiatiques orchestrées (les caméras sont étrangement placées au bon endroit et au bon timing), il y a une volonté d’illustrer ce que les pouvoirs publics présentent comme une lutte contre la corruption.

Il y a aussi probablement  intention de faire diversion sur une actualité dérangeante.

Dans ce cas là : saturation des hôpitaux et surtout tension jamais égalée sur l’oxygène médical, entraînant une létalité importante des patients Covid.

Anaïs. B

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