Guerre en Palestine : Les pays arabes ou l’art des discours creux

Au bout de deux jours de palabres, les dirigeants arabes et musulmans réunis samedi à Riyad, en Arabie Saoudite, ont tenté de laver l’affront.

Malgré les divisions, ils ont réussi à adopter une résolution à minima pour condamner les crimes israéliens à Ghaza et réclamer la cessation de ces attaques.

La déclaration finale du sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) condamne « l’agression israélienne contre la bande de Gaza, les crimes de guerre et les massacres barbares et inhumains perpétrés par le gouvernement d’occupation ».

Le texte réclame la levée immédiate du siège de Gaza et un accès sans entrave de l’aide humanitaire, tout en appelant à l’arrêt des exportations d’armes vers Israël.

« Ce dont nous avons besoin à Gaza, ce n’est pas de pauses de quelques heures, mais d’un cessez-le-feu permanent », a insisté le président Turc, Recep Tayyip Erdogan, tandis que son homologue iranien Ebrahim Raïssi a salué la guerre du Hamas contre Israël et a exhorté les pays islamiques à imposer à l’Etat hébreu des sanctions sur le pétrole et les marchandises.

« Il n’y a pas d’autre moyen que de résister à Israël, nous baisons les mains du Hamas pour sa résistance contre Israël », a-t-il indiqué. « Nous sommes confrontés à une catastrophe humanitaire qui prouve l’incapacité du Conseil de sécurité et de la communauté internationale à mettre fin aux violations flagrantes des lois internationales par Israël », a ajouté pour sa part, le prince héritier d’Arabie-Saoudite, Mohamed Benselmane.

Il est vrai que, pour la première fois, les participants à la réunion ont demandé d’exercer des « contraintes » sur Israël et dénoncé le soutien des Occidentaux à l’Etat hébreu. C’est déjà pas mal que les démarcations exprimées par certains dirigeants arabes. C’est aussi la première fois que les dirigeants des pays de la région se montrent « solidaires », malgré de graves divergences apparues ces derniers temps. A titre d’exemple, l’Algérie –qui n’était représentée que par un ambassadeur, la Tunisie, la Libye et l’Irak ont refusé de signer la déclaration dans sa version initiale tant elle mettait sur un même pied d’égalité les bourreaux et les victimes.

Le communiqué final dénonce uniquement « les atteintes à toute victime civile » sans distinction.

Mais comme à chaque fois, les dirigeants arabes n’ont pris aucune décision pratique pour peser sur le cours des évènements : pas de menaces de sanctions économiques contre l’Etat hébreu et ses alliés, pas de rupture des relations diplomatiques et encore moins de menace militaire comme ce fut le cas dans le temps.

En d’autres termes, on se contente de quelques aides humanitaires et des dénonciations. Tout en répétant à longueur d’année que la question palestinienne est le « sujet central » des pays arabes, ils passent leurs intérêts au-dessus de tout. On laisse le sacrifice aux seuls Palestiniens.

Akli O.

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