Grève Numilog Bejaia: Quand l’UGTA s’implique, la suspicion s’installe…

Ils ont sûrement le droit de s’organiser pour défendre leurs interêts mais ils perdent tout droit dès qu’ils traitent leurs patrons de tous les noms d’oiseaux: voleurs et issaba.
Le timing de cette grève pose interrogations.
C’est du moins , ce qu’en pensent les internautes.
On ne peut insulter son employeur et le qualifier de voleur tout en revendiquant le droit de continuer à travailler pour lui. À moins que…
Dans le conflit de Numilog Bejaia , fililale de Cevital , la toile s’implique à travers les interventions des internautes qui activent en arbitres sur Facebook.
Les commentaires des internautes montrent des prises de position franchement tranchées autour de ce qui leur semble se présenter comme » un complot qui ne dit pas son nom ».
Les couleurs de cette manoeuvre » déstabilisatrice » selon les facebookers sont aussi floues que les desseins nés d’une explosive conjugaison de forces entre deux entités ; le PST, un parti sans assise et l’UGTA un syndicat, sans crédit.
Plus de 190 travailleurs de cette entreprise sont sous le coup d’une décision de licenciement pour tentative de création d’un syndicat , idée qui n’agrèe pas trop l’employeur privé en raison de suspicions sur les visées d’une telle démarche qui serait commanditée par des agents externes à l’entreprise.
Soupçons largement partagés par les facebookers qui y voient une velléité de la part de l’UGTA Bejaia de faire intrusion au sein de la filiale cevital.
L’employeur, lui , motive son rejet par l’absence de revendications objectives ou de facteurs liés à des conditions de travail qui seraient discutables.
Pour les responsables de Numilog, aucun élement n’existe pour justifier cette situation . Sur le plan salarial ou des conditions de travail, on affirme que l’entreprise a toujours veillé au confort et au bien être de ses employés.
Des primes et autres avantages sont reguliérement accordés dans le sens de maintenir un niveau social et des performances professionnelles qui soient suffisamment motivants pour tous.
Ne voyant pas de malaise ni de raison d’être de cette tentative de création d’une section syndicale au sein de Numilog dont il faut rappeler le caractere privé et plus encore, son appartenance familiale ( les Rebrab) , l’employeur considére que derriere cette manoeuvre d’apparence syndicale, où le nom de l’UGTA vient de se greffer n’est autre qu’un acte prémedité et un plan de penétration dans le groupe Cevital.
Et ce dans une zone aussi sensible que celle de Bejaia , source stratégique d’approvisionnement du pays en sucre et huile , deux denrées politiquement explosives.
Outre l’UGTA de Bejaia qui n’est pas trés applaudie ni par les internautes et encore moins par la population locale , il y a aussi le PST , cet ancien parti de gauche qui a fait entendre sa voix mobilisatrice derrière les travailleurs frondeurs.
Pour autant, l’adhésion de tous n’est pas gagnée. Et la suspicion a gagné du terrain même dans les rangs des grévistes qui ont pour beaucoup commencé à se poser des questions quant aux beneficiaires réels d’une telle action.
Ont ils été manipulés ? Ont-ils aussi été malmenés , voire excessivement exploités dans leur travail?
Sur la toile, on semble penser que les travailleurs ont fait l’objet d’une réelle instrumentalisation contre leurs propres interêts.
On affirme que le comité de participation (CP) qui existe au sein de Numilog aurait pu être sillicité depuis le début du conflit si tant est que conflit , il devait y avoir. Certains qui se sont entêtés à contourner le CP ont laissé se dévoiler des » objectifs inavoués » ajoute-t-on.
Sinon , comment expliquer que sur les 1300 employés de Numilog classés tous suivant un barême et une nomenclature de traitement harmonisés , seuls les 196 poseraient probleme? Et pourquoi Bejaia?
Sur la toile, une fiche de paie d’un chauffeur de semi remorque de la dite entreprise enflamme les discussions. Elle affiche un gain net de 96000 de DA par mois. Ce qui a fait dire aux facebookers: » vois êtes mieux payés que le medecin et l’ingénieur. » .
Aux dernieres nouvelles, la direction de Numilog aurait mis à profit le » retour à la sagesse » de certains grevistes qui semblent plutôt favorables au dialogue .
Il est question de reintégrer une bonne partie des travailleurs. À une condition néanmoins: Ne seront reintégrés que les employés qui ont fait montre de retenue et n’ont pas fait dans l’insulte et l’invective à l’egard de leurs responsables.
Pour l’heure la gestion du conflit qui n’a pas encore été prise en charge par la direction générale du groupe Cevital est en train de faire tâche d’huile en glissant sur un autre terrain.
Selon le représentant local du PST , les syndicats…CFDT et CFTC ( Brandt France) viennent d’exprimer leur solidarité aux grévistes de Numilog.
ABN