Fortunes fantômes et Argent caché : Une richesse en sursis…

Ces «fantômes» qui ont accumulé des milliards durant la décennie noire , ces reconvertis sans foi ni lois, des barons de l’import frauduleux engraissés par des mécanismes de change volontairement complices , toute une population de grosses fortunes bâties sous le nez d’un fisc sélectif durant des années de non droit , continuent aujourd’hui encore à occuper l’espace économique. Ils avancent en…hors taxes et hors contexte légal.

Désormais ils sont sous la loupe. Du moins celle des plus hautes autorités du pays.

Difficile d’évaluer le niveau de thésaurisation illicite qui ronge l’économie du pays et qui persiste à constituer une sérieuse menace pour les équilibres de toute la sphère monétaire de l’Algérie. Mais pas seulement. Puisque leur thésaurisation sonne comme une menace politique avant de l’être sur le plan économique.

Trop d’argent est gardé ou maintenu en circulation hors circuits bancaires. Certains experts, ont évalué ces sommes à hauteur de …92 milliards de dollars ! Chiffre difficile à croire tant il paraît invraisemblable.

Comparé à celui des réserves de change du pays qui sont de 60 milliards de dollars, il donne la mesure de l’inquiétude qui est vite illustrée par ce grand écart : le marché parallèle serait ainsi dangereusement plus riche que le marché officiel.

Les grosses fortunes, officiellement non identifiées et fiscalement inconnues , ces détenteurs d’argent liquides qui font tourner des milliards de DA dans l’économie parallèle, vivent ces derniers temps de vrais moments de suspense.

Depuis le récent discours du chef de l’État qui lançait « un dernier appel» à leur adresse afin qu’ils intègrent l’économie officielle ou du moins comme l’a demandé le président Tebboune à «placer leurs fonds dans le canal bancaire » avec l’assurance d’être épargnés de toutes mesures de sanction, l’heure est au questionnement.

Pourtant, les pouvoirs publics ont consenti à fermer les yeux sur l’origine de ces fonds à la condition de s’inscrire dans la légalité et de rejoindre les circuits bancaires. Ce délai accordé par le premier magistrat du pays demeure cependant limité dans le temps.

Abdelamadjid Tebboune ayant souligné que c’était le dernier appel . Il avait même rappelé que des guichets de banque islamique avaient largement été ouverts afin de permettre à cette catégorie de fortunés de placer leurs fonds suivant le principe bancaire de la finance halal.

Le chef de l’État , même s’il ne l’a pas clairement déclaré a néanmoins laissé entendre ou suggéré de comprendre que passés certains délais, des mesures spécifiques pourraient être envisagées. C’est à dire que l’État pourrait recourir à d’autres moyens.

Tebboune n’en dira pas plus. L’effet psychologique d’une telle sortie a donné lieu à toutes les lectures et  des  conclusions au demeurant logiques ont toutes convergé vers le scénario du changement de monnaie, un changement des billets de banque qui s’annonce comme ultime solution pour absorber ces fonds , voire les anéantir totalement .

Pour l’heure, il semble que la stratégie se limite à un dernier avertissement avant l’entrée probable de mécanismes qui risqueraient de se traduire par une démarche monétaire irréversible .

Le changement de monnaie, comme ultime recours , même s’il peut comporter un coût et générer des risques de flottement s’avère néanmoins comme le message à décoder et une décision politique qui avancerait sérieusement.

L’argent hors contrôle constitue dans certaines proportions une arme de déstabilisation qu’aucune économie ne peut durablement supporter.

D’ores et déjà dans les circuits de l’informel, l’inquiétude gagne les rangs de ces fantômes hantés par cette peur de se perdre dans une richesse non recensée et qui tend à devenir limitée dans le temps.

La ruée vers le blanchiment via des acquisitions immobilières s’est traduite par l’explosion des prix du mètre carré dans toutes les grandes villes d’Algerie.

Ce refuge en béton qui a longtemps servi à ces fonds risque l’effondrement si jamais de sérieuses enquêtes sur la provenance des financements étaient engagées…

Wait ans see…

R. E

 

 

Articles similaires

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page
Fermer