Football : L’Etat au secours du professionnalisme

En proie à de gros problèmes financiers, la majorité des clubs algériens professionnels tirent depuis plusieurs années maintenant la sonnette d’alarme, appelant les pouvoirs publics à intervenir pour leur venir en aide.

Pointée du doigt, la gestion chaotique de ces clubs par des dirigeants, souvent non qualifiés pour une telle mission n’aura fait que compliquer une situation déjà désastreuse.

Instauré en 2010 à la hâte, le professionnalisme aura été de l’avis de tous les spécialistes un échec retentissant. Cela a donc contraint l’Etat à maintenir ses subventions malgré une année butoir fixé dans un premier temps à 2018.

Et on n’en est pas resté là, puisque des clubs, à savoir, le MCA, le CSC, la JSS, le CRB et l’USMA ont même eu droit à des entreprises nationales, qui sont venues les soulager et surtout, les maintenir à flot.

Le CRB, à titre d’exemple, racheté par le groupe Madar fin 2018, alors qu’il était au bord du gouffre et proche de la relégation en Ligue 2 s’est complétement métamorphosé depuis, enchainant trois titres de champions d’Algérie et sans doute un 4ème à l’issue de cette saison.

Une manne financière conséquente qui a permis au club de Laâqiba de retrouver son lustre d’antan et renouer avec la Ligue des champions africaine.

Le CS Constantine quant à lui a pu s’adjuger en 2018 un titre de champion, après 21 ans de disette.
Hormis le Paradou Atletic Club, qui reste un modèle de réussite en matière de gestion et d’autosuffisance, s’appuyant sur une politique de formation qui a donné ses fruits, les autres clubs piétinent le plus souvent et font dans le bricolage.

Des clubs huppés à l’instar de la JS Kabylie, l’ES Sétif ou le MC Oran, et après une longue attente, vont désormais pouvoir respirer puisque les pouvoirs publics ont décidé de leur offrir à leurs tours des entreprises publiques.

Mobilis vient au secours d’une JSK, anéantie par ses dirigeants, alors que la Sonelgaz tentera de rebooster une formation sétifienne, plus qu’instable ces dernières années.

Le Mouloudia d’Oran, pris en otage par ses propres actionnaires, espère redevenir l’ogre qu’il était jadis après l’arrivée de Hyproc.

Selon le président de la LFP, Abdelkrim Medouar, tous les clubs de l’élite professionnelle seront affectés à des sociétés étatiques avant le début de la saison prochaine.

Une volonté politique affichée qui nous fait rappeler la fameuse réforme sportive instauré en 1977.
Cette nationalisation des clubs sportifs offrira de grands moyens financiers, matériels, de gestion, de transport et de prise en charge des footballeurs.

Le niveau du championnat algérien augmentera ainsi de façon significative et propulsera de facto nos clubs au-devant de la scène africaine dans les années à venir.

R. A.

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