Encore un mouvement dans les rangs des douanes : objectif inavoué…

La douane algérienne fait bouger ses rangs , mais pas sa tête !

Au moment où des informations insistantes évoquent l’imminence du départ de l’actuel directeur général des douanes , voilà qu’un communiqué émanant de cette institution annonce un important mouvement qui touche des structures sensibles.

Des cadres et officiers des douanes viennent d’être nommés à des postes opérationnels et chargés de mission de contrôle dans le cadre des activités dévolues à ce corps qui peine , au vu des nouveaux défis qui l’attendent , à contenir les flux de fraude touchant à l’économie nationale.

Le directeur général actuel , monsieur Noureddine Khaldi ,  un enfant des douanes qui a connu une ascension fulgurante alors que rien ne semblait le prédisposer à une telle responsabilité n’est pas parvenu à provoquer le déclic de la facilitation douanière qui s’impose désormais sous l’exigence de la relance économique.

L’homme n’est pas très porté sur la communication,  tel que nous avons eu à le constater après l’avoir «surpris» au cours d’une brève rencontre à la faveur des journées organisées sur le thème de la relance économique sous la présidence de Abdelmadjid Tebboune.

Au cours de cette entrevue furtive, il se disait déterminé à apporter le changement et à «redonner à l’administration des douanes le poids qu’elle mérite».

Concrètement et à ce jour, aucune avancée concrète n’a été enregistrée si ce n’est la fermeture totale aux voies de communication et la bureaucratisation des accès à l’information grand public.

Au registre des statistiques qui intéressent aussi bien les journalistes , les experts que les opérateurs économiques, il n’est plus facile d’accéder aux données relatives aux structures et aux chiffres liés au commerce extérieur.

Il est exigé d’introduire une demande qui  obéit à un parcours aussi lourd que bureaucratique. Le recul est flagrant.

À une certaine époque où le CNIS ( centre national d’informatique et de statistiques) était encore érigée en direction centrale, l’information était libre et démocratisée à volonté.

Aujourd’hui les douanes donnent cette image d’institution totalement barricadée à un moment où les plus hautes autorités du pays insistent sur l’impératif de souplesse et de fluidité de l’information.

S’agissant de la revalorisation du statut du douanier , notamment sa réhabilitation en tant qu’officier de la police judiciaire tel qu’il se pratique à travers le monde , il semble que ce dossier traîne toujours et l’actuelle direction qui se promettait de le dénouer n’a toujours pas atteint cet objectif.

De même que le chantier de la douane maritime permettant à ce corps de reprendre ses droits en mer reste mystérieusement inabordable alors que les nouveaux enjeux le rendent incontournable.

La réforme en profondeur que dicte l’imperative mise à niveau de l’action douanière en général que certains veulent limiter à un simple mouvement d’officiers et d’agents est toujours plombée. Au détriment de l’économie nationale qui se cherche un nouveau départ d’autant que les pouvoirs publics viennent de finir l’élaboration d’une véritable feuille de route portant ambition et liberté d’investissement dans un cadre juridique revu en profondeur et présenté sous le signe de l’ouverture .

En l’état actuel du fonctionnement des douanes avec tant de lenteurs et de tergiversations en amont ,  y compris à posteriori des opérations de commerce extérieur , l’ambition de décollage économique pourrait s’en trouver largement compromise. Le meilleur indice d’efficacité et de fiabilité consiste en premier à mesurer les délais de séjour des marchandises soumises à dédouanement.

Et en second lieu , l’interprétation des valeurs de marchandises suivant des lectures basées sur l’expertise et le réalisme afin d’éviter la multiplication des cas de contentieux bien souvent injustifiés, demeure encore problématique et source à conflits entre opérateurs et douaniers.

Dans le communiqué des douanes , il est curieux de relever que le mouvement annoncé est présenté comme un signe , voire un témoin sur l’engagement de cette institution sur la voie de la modernisation et de l’efficacité !!!

Ci après communiqué :

« Le Directeur général des douanes, Noureddine Khaldi a opéré, jeudi, un mouvement partiel ayant touché des cadres supérieurs relevant des services externes des douanes algériennes », précise la même source.

Le mouvement a concerné la nomination du chef d’inspection divisionnaire des douanes Alger-commerce et du chef d’inspection divisionnaire des douanes Aéroport Houari Boumediene-fret.
Il a été procédé aussi à la nomination des chefs des inspections divisionnaires des douanes de Mostaganem, de Ghazaouet, de Jijel, de Sétif, de Bejaia et de Hassi Messaoud.

Ont été nommés également le chef de l’inspection divisionnaire des douanes de Oran-port et le chef de l’inspection divisionnaire des douanes d’Oran-externe.

Il s’agit également de la nomination du chef du service régional du contrôle en aval de Tlemcen, des sous-directeurs de l’administration des moyens de Blida, d’Ouargla et de Chlef, de la sous-directrice des techniques douanières de Chlef et du sous directeur des techniques douanières de Sétif.

Ces nouvelles nominations s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du plan du mouvement partiel des cadres douaniers et visent à « donner un nouvel élan au fonctionnement des services externes, concrétiser l’orientation stratégique de la DGD en soutenant ses efforts sur le terrain suivant une approche adoptée pour la gestion des ressources humaines fondée sur la compétence et l’engagement en vue de promouvoir et moderniser le service public des douanes et mettre sur pied la nouvelle orientation économique décidée par les pouvoirs publics du pays ».

Nadi.K

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Fermer