Économie de devises et Maîtrise des importations: Une affaire de «haute» responsabilité…

Le contrôle et maîtrise des circuits des importations et leur Impact sur l’économie nationale , une affaire d’Etat.
C’en est une, désormais.
Et plus que jamais , l’interconnexion entre plusieurs ministères et institutions de la république vient mettre devant ses responsabilités, chacun de ces acteurs dans la partie qui l’engage.
La gestion des flux qui a tant coûté en devises pour le pays est devenue au sens des nouveaux mécanismes introduits par ce haut conseil, une affaire Collective. Un dossier qui va interpeller plusieurs départements.
Par régulation des importations, il serait plus judicieux de parler de nouveaux mécanismes d’accès à la devise bancaire pour tout prétendant au commerce extérieur.
Car au fond, l’enjeu, réside dans l’impératif de restreindre l’accès à la devise aux seuls opérateurs dont l’objet de l’importation pourrait être économiquement motivé.
Pratiquement, ce sont pas moins de 10 ministres dont ceux en charge de portefeuilles de souveraineté ( justice, intérieur et les AE) , le secrétaire général du ministère de la défense ainsi que le gouverneur de la banque d’Algérie, le DG des douanes, le président du CNESE, le président de l’ABEF ( association professionnelle des banques ) qui se regroupent en qualité de membres pour constituer le haut conseil de régulation des importations.
Pour illustrer l’importance de premier rang conféré à cet organe , outre le niveau de responsabilité de ses membres, il est utile de souligner qu’il est placé sous l’autorité directe du premier ministre.
Initié par le président de la république, le haut conseil de régulation des importations dont le décret présidentiel de création vient d’être promulgué , aura la délicate mission de veiller aux équilibres entre l’importation utile et nécessaire et la protection du produit domestique .
Il s’agit surtout d’eviter l’excès dans les interprétations, notamment, dans la pratique qui risquent de provoquer des pénuries sur le marché local, une situation déjà vécue ces deux dernières années.
La mésaventure vécue par les importateurs devant les verrous bureaucratiques qu’imposait le préalable des autorisations délivrées par Algex (organisme du ministère du commerce ) s’est traduite par des pénuries et autres tensions sur le marché, provoquant une flambée des prix tout en favorisant de nouvelles situations de monopoles.
Faut rappeler que le casse-tête actuel consiste à concilier entre une facture d’importation maîtrisée et des besoins domestiques satisfaits. Équation difficile qui ne peut se résoudre sans la collecte de données statistiques fiables.
Le président de la république lui même avait dénoncé la production de chiffres inexacts et de données surévaluées tout comme il avait expliqué qu’il n’avait jamais ordonné les restrictions à l’importation qui avaient secoué le marché en 2021 notamment celles qui avaient touché des produits de large consommation.
Aujourd’hui, il semble que le chef de l’État a opté pour une approche qui interpelle l’implication des acteurs directs auxquels il est demandé de procéder à des évaluations périodiques .
Enfin rappelons qu’en 2022, l’Algérie a importé pour 39 milliards de dollars dont 14 milliards ont été réservés à des produits destinés à la revente en l’état.
Le défi étant de réduire cette facture et de booster les exportations hors hydrocarbures annoncées officiellement à 13 milliards de dollars fin de cette année. Ce serait un record !
A.A