École algérienne: « Le bricolage doit laisser la place au savoir faire »

L’école algérienne demeure « otage » de réformes qui n’aboutissent à rien en fin de compte.  « Pour que le système d’apprentissage éducatif puisse reprendre sa place dans la sphère des pays développés il faudrait, au préalable, faire du secteur de l’éducation un ministère de souveraineté », affirment unanimement les spécialistes.

Autrement dit : on ne peut parler de l’école de demain, sans s’intéresser au préalable à son état actuel.
« La formation de l’enseignant est la matrice principale de la réussite d’une reforme », relevait à ce propos ce mercredi matin, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest).

«On accorde beaucoup d’importance à la pédagogie, mais le vecteur principal de sa transmission, est complètement négligé », a en effet déploré Meziane Meriane qui intervenait sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale.

Notant que toute reforme éducative a besoin d’enseignants efficaces, le coordinateur du Snapest rappelle qu’en 1986 où il y a eu l’application immédiate de la réforme de l’école fondamentale appliquée en 1976. « On demandait aux enseignants d’enseigner en Arabe sans aucune formation préalable, sans leur apprendre la terminologie en passant de la langue française à la langue arabe. Donc automatiquement le rendement est affecté. Le prof ne travaillait plus avec le même rendement», explique-t-il.

Même sort pour Benzaghou, « qui n’a jamais abouti ».
Selon lui, les enseignants n’étaient pas du tout prêts pour appliquer cette reforme. « On a mis devant eux des documents et des élèves. Le résultat: on est allé droit vers l’échec », dit-il.
C’est pourquoi, à ses dires, il est inévitable, de libérer le système d’éducation nationale en le protégeant, notamment, des « interférences où les adultes soldent leurs problèmes politique et idéologique » sur l’apprentissage de l’enfant.

« Le moment est venu de laisser l’école, les pédagogues, les spécialistes de l’éducation, d’élaborer un programme en fonction des objectifs assignés à la reforme et en fonction aussi, des orientations contenues dans la loi de l’orientation scolaire de 2008 », estime-t-il.

Pour lui, c’est l’avenir de l’Algérie et de nos enfants qui est en jeu. « Le bricolage doit laisser la place au savoir faire », conclue-t-il.

A bon entendeur…

Y.O

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