Dr Rafik ALLOUI: Plan de gestion de crise: l’armée nationale populaire élément clé de mise en œuvre

Didier Heiderich, président de l’Observatoire International des Crises (OIC), fondateur du Magazine de la Communication de Crise sensible et enseignant en université et grandes écoles : Il est l’un des pionniers de la gestion des enjeux sensibles, de la communication et la gestion de crise en Europe. Il évoque quatre facteurs dont la présence d’un seul d’entre eux suffit pour  provoquer une crise dans un pays ou une organisation. Malheureusement , ces quatre facteurs sont réunis en Algérie provoquant une crise inédite.  jamais connue auparavant . Ces facteurs sont :

1/ L’ignorance volontaire de certains signes avant-coureurs : comme la situation catastrophique sur tous les plans des quatre mandats de Mr Bouteflika, contrairement à ce qu’évoque son fameux livre bilan économique de trois tomes comprenant 2100 pages.Un livre bilan qui devrait donner le coup d’envoi à sa compagne électorale pour un cinquième mandat rejeté, et que les Algériens connaissent sans avoir à le lire au vu du classement de leur pays dans le monde :

L’Algérie est le pire pays du classement, elle occupe la 80éme place sur 80 pays,selon le classement de U.S. News & World Report, du groupe BAV de R&Y et de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie. Les voisins maghrébins font mieux que l’Algérie, la Tunisie est classée 65ème et le Maroc 47éme.En fonction de chaque indice l’Algérie est classée: 79éme des meilleurs pays pour l’éducation, 70éme meilleurs pays pour une vie verte,77éme meilleurs pays pour élever des enfants, 75éme meilleurs pays pour les femmes,73éme meilleurs pays pour une retraite confortable, 76éme meilleurs pays pour le siège social d’une société, 67éme  meilleurs pays pour démarrer une entreprise, 45éme meilleurs pays pour étudier à l’étranger, 70éme meilleurs pays pour voyager seul, 61éme meilleurs pays prospectifs.

2/ La normalisation de la déviance : instaurée chez nous par une certaine presse et clans rattachés au pouvoir qui ont profité de la situation depuis vingt ans.

3/ La présence de croyances ou d’idéologies infondées : consacrées chez nous par des opportunistes qui ont eu une main mise depuis longtemps sur les vrais partis de croyances démocratiques.

 4/ L’aveuglement volontaire ou de l’arrogance : pratiquée chez nous par des hommes au pouvoir depuis vingt ans.

Cette crise inédite en Algérie est le fait que tout le peuple algérien par millions sort  dans la rue tous les vendredis depuis le 22 février 2019. Leur revendication est claire : ce n’est pas juste le rejet de la candidature de Mr Bouteflika à un cinquième mandat. Il s’agit aussi du  rejet des es promesses d’organiser une élection présidentielle anticipée dans laquelle il ne sera pas candidat, l’organisation d’une conférence nationale, la révision profonde de la constitution ; mais surtout et principalement  la rue réclame changement radical du système.

Cette revendication claire est nette, veut dire que ce peuple n’a plus confiance ni dans les institutions politiques et législatives de l’Etat ni encore moins dans les partis politiques, ce qui va provoquer menace-t-on une désobéissance civile et un blocage systématique du fonctionnement de l’Etat, et là nous serions en pleine crise institutionnelle.

Cet état de fait, ou l’existence d’une crise, présente notamment la mise en place de trois stratégies que l’on peut utiliser lors d’une gestion de  crise:

1/ la reconnaissance : c’est-à-dire l’acceptation de cette revendication populaire.

2/ le refus et le projet latéral : c’est à dire modifier l’angle de vue en proposant des solutions pour maintenir un fait accompli, comme les propositions de Mr Bouteflika ou encore le projet qui est sur la table consistant à  reporter les élections sans ce dernier, mais avec ses propositions.

3/ déplacer la crise vers d’autres préoccupations par le doute et l’amalgame.

Scientifiquement prouvé, une crise a sept étapes chronologiques :

1/la situation préalable : présence de signes avant-coureurs

2/ la cristallisation : le début de malaise social

3/ le point de rupture où la crise débute officiellement

4/ la phase d’impacts où l’organisation subit les contrecoups de la crise,

5/la phase cinétique, l’équilibre où les choses commencent à s’améliorer,

6/ la phase où la crise se dégénère pour engendrer une sur-crise

7/ la phase de réparation ou de destruction dans le cas d’une sur-crise.

Actuellement, la crise dans notre pays est au point quatre c’est à dire la phase d’impacts où l’organisation subit les contrecoups de la crise. Ce qui est souhaitable c’est que la crise arrive au point cinq c’est-à-dire la phase cinétique, l’équilibre où les choses commencent à s’améliorer. Cela ne pourrait se faire que si on met en place une stratégie et un plan opérationnel de gestion de crise pour accepter et reconnaitre les revendications populaires.

 Eviter d’arriver au point six et sept c’est-à-dire la phase ou la crise se dégénère pour engendrer une sur-crise par une désobéissance civile,et la phase de réparation ou de destruction dans le cas d’une sur-crise par la force et la répression est une nécessité et un devoir patriotique de tout le monde, et surtout de notre armée nationale populaire qui doit être non seulement l’obstacle pour empêcher d’arriver aux points suscités, tant souhaités par les ennemis de notre pays, mais garantir la mise en œuvre d’un plan de gestion de crise.

pour créer un plan de gestion de crise, il faut procéder par les étapes connues par les spécialistes dont évidement comme étape principale : l’identification des acteurs à impliquer dans le processus. Ces acteurs ne pourraient être autres qu’une élite issue de jeunes manifestant universitaires, et intellectuels technocrates ainsi que des compétences nationales marginalisées. Ces acteurs seront sollicités pour assurer une transaction en douceur et assurer la naissance d’une nouvelle république .A bon entendeur…

Dr Rafik ALLOUI

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