Docteur Kerrar, président de Biopharm: «l’industrie pharmaceutique locale produit plus de 6,2 milliards de dollars…»

Tous les experts sont unanimes à affirmer que l’économie nationale «connaît » un nouveau souffle, une nouvelle dynamique à la faveur notamment, de la multitude de réformes engagées dans ce sens par les pouvoirs publics.
L’Algérie est en effet, « sur la bonne voie pour relancer son économie et devenir un grand acteur dans la région, notamment, dans l’industrie pharmaceutique », a affirmé ce dimanche, le vice-président du conseil du renouveau économique algérien (CREA), le docteur Abdelouahed Kerrar.
Plus explicite, il affirme dans son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Rdaio nationale, que la « feuille de route tracée par le gouvernement œuvre à relancer le secteur économique en protégeant l’économie nationale, créer de l’emploi et de la richesse et agir pour qu’il y ait de l’indépendance dans des secteurs stratégiques ».
Seulement, pour atteindre ces objectifs, il faut d’abord mettre un terme à la «résistance aux changements et la bureaucratie, dont se plaignent les petites et grandes entreprises et qui est entrain de tirer l’Algérie vers le bas ».
Docteur Kerrar s’est d’ailleurs réjoui par l’annonce faite par le président de la République concernant la limitation à un mois comme délai de l’apparition et la mise en œuvre des décrets d‘application.
« C’est une des faiblesses qui ont marqué le passé », regrette-t-il, indiquant que « les textes d’applications ne paraissent pas et des réformes ne sont pas engagées sur le terrain, et ce, en dépit du fait que l’essence et la volonté de la réforme sont là », a-t-il dit.
« Le citoyen et l’entreprise attendent des réformes sur le terrain. Ils souhaitent que ces textes-là vont, concrètement, changer la donne », a conclu le vice-président du CREA.
Quant au protectionnisme de l’État, qui peut être une arme à double tranchant sur son économie, Abdelouahed Kerrar, s’est dit convaincu que cette action est plus que nécessaire.
« Tous les États se protègent aujourd’hui.
Un pays comme l’Algérie n’a pas d’autres choix que de privilégier la production locale et l’emploi local. Peut-être qu’il faut changer la manière dont c’est fait, mais on est sur la bonne voie dans la décision de protéger la production locale », a-t-il estimé.
Afin d’étayer ses propos, il citera comme exemple le décret, promulgué en 2008, concernant l’interdiction de l’importation des produits pharmaceutiques produits localement et dont les fruits ont été récoltés quelques années après.
« Le secteur de la production pharmaceutique est très performant et les produits fabriqués en Algérie sont concurrentiels. L’Algérie est le premier pays dans la région MENA à pouvoir couvrir 70% de ses besoins par la production locale », a assuré le patron de Biopharm et néanmoins président de l’Union nationale des opérateurs en pharmacie (Unop).
Le vice-président du CREA a fait remarquer aussi que des pays qui ont une industrie des produits pharmaceutiques datant des années 50, à l’image de l’Egypte, ne couvrent leurs marchés qu’à hauteur de 52 à 53% de la production locale.
« Notre pays peut devenir un grand acteur dans l’industrie pharmaceutique, car nous avons pratiquement 200 unités de fabrication. Nous pouvons devenir, sous réserve de réunir toutes les conditions, un grand acteur régional dans l’exportation des produits pharmaceutiques et atteindre les 700 millions de dollars, comme c’est le cas pour la Jordanie », assure le Dr. Kerrar.
Actuellement, le volume des exportations dans ce secteur n’est pas important, « car nous nous sommes occupés de couvrir le très grand marché national avec plus de 6.2 milliards de dollars de production locale », explique-t-il encore.
Y.O