Dialogue politique : mode opératoire pour une sortie de crise

Par Dr Rafik Aloui
Vingt troisième vendredi depuis le 22 février 2019, durant lequel le peuple Algérien a maintenu pacifiquement sa revendication principale avec force à travers l’ensemble des wilayas du pays : Pour une Algérie libre et démocratique dans une nouvelle république sans les figures du système de Bouteflika.
Aucune mesure prise jusqu’à maintenant n’a pu convaincre ce peuple à s’éloigner de sa principale revendication, y compris la toute récente mesure relative à la mise en place d’un comité de dialogue composé de six membres qui a été rejetée lors de ce vendredi 26 juillet 2019.
Ce rejet somme toute, logique était attendu par bon nombre d’observateurs,de par, d’abord sa composante qui ne bénéficie d’aucun soutien de la part du mouvement populaire « hirak », ensuite sa mission semble vouée à l’échec d’avance puisque les parties du dialogue ne sont pas définies.
Ce ne sont certainement pas les représentants du hirak, puisqu’ils ne sont pas connus jusqu’à maintenant. En plus,aucun parti politique ne pourra prétendre parler au nom du hirak. Alors , avec qui on va dialoguer ?
Il aurait était plus logique, si on avait soumis au débat général, une loi régissant le fonctionnement, la mission et les prérogatives, non pas d’un comité de dialogue qui ne sait pas avec qui dialoguer , mais plutôt pour une loi mettant en place la haute instance indépendante électorale à l’instar de l’Afrique du sud qui reste un modèle de sortie de crise des plus compliquées du monde.
Le débat sur cette loi pourrait être ouvert à tous les niveaux : au sein de l’assemblée nationale qui de par sa composante permettra à tous les partis de donner leurs avis, dans les médias et au niveau de chaque assemblée de wilaya et de commune où ce débat pourrait être enrichi par des citoyens choisis par le hirak localement.
Cela pourrait prendre le temps qu’il faut, mais une fois le contenu de cette loi cerné puis adopté, nul ne peut sortir de son cadre juridique. Le choix des hommes qui appliqueront cette loi sera facile puisque les profils et les missions sont définies.
Parmi ces missions : la révision de la loi électorale, l’assainissement des listes électorales, l’organisation, le contrôle y compris les partis, l’éducation de l’électorat,la proclamation des résultats des élections présidentielles comme principale objectif.
Tel est à mon avis,le cheminement logique qui pourrait ouvrir la voie vers un dialogue où tout un chacun contribue pour une sortie de la crise que vit notre pays depuis maintenant cinq mois.
Des personnes choisies d’office pour mener un dialogue sans cadre juridique qui balise une voie consensuelle vers l’issus de la crise, c’est comme si on a mis la charrue avant les bœufs : A bon entendeur
Dr Rafik Aloui