Des dossiers brûlants l’attendent : Jusqu’où ira Macron…avec l’Algérie ?
En arrivant au pouvoir, Abdelmadjid Tebboune ne tardera pas à annoncer la couleur . Il veut des relations de confiance, de respect mutuel , « d’égal à égal» avec la France , posant ses conditions dont il disait qu’elles étaient non négociables.
Tebboune venait d’ouvrir une nouvelle ère dans ces relations spéciales entre Alger et Paris.
S’en suivront ensuite d’autres événements qui surprendront Paris quant aux fermes résolutions affichées par Alger qui inaugure une nouvelle phase d’offensive diplomatique. Coup pour coup ! Alger ne laisse passer aucun discours ou autre réflexion qui toucherait à sa souveraineté ou à ses affaires intérieures.
La langue française est vite reléguée au dernier rang dans l’administration et l’école algériennes.
De butin de guerre, elle est devenue ces derniers temps, l’expression d’un divorce entre deux pays qui se font face mais qui ne se regardent point.
Macron arrive en Algérie à un moment où la langue française se perd et son usage est devenu à peine, toléré dans un pays qui vient d’opter en faveur de la langue de Shakespeare.
Faut il vraiment croire aux bénéfices supposés de cette visite « amicale» dont on dit qu’elle pourrait être le signal franc à un nouveau départ dans les relations tumultueuses entre les deux pays?
Le président français ira-t-il jusqu’à oser le pardon officiel tant réclamé par Alger, point capital installé dans le parcours de ces relations tel un mur qui obstrue encore la visibilité de cet avenir que les deux parties se promettent pourtant de construire ?
La question de la mémoire et de la reconnaissance des crimes commis par la France coloniale demeure encore posée comme préalable par Alger , avant engagement sur d’autres terrains qui intéressent l’économie ou la sécurité de la région, entre autres.
La visite de Macron , la première depuis sa réélection intervient dans un contexte exceptionnel . D’abord en lien avec le froid diplomatique qu’ont connu les deux pays et ensuite avec la difficulté que connaissent les pays européens dont la France notamment , consécutivement au conflit Russo-ukrainien. Situation nouvelle qui a montré la vulnérabilité de l’Europe en matière énergétique, dont dépend d’ailleurs le reste de la stabilité économique et sociale.
l’Algérie qui a mis entre parenthèses son traité d’amitié avec l’Espagne de Sanchez jouit d’un positionnement stratégique dans l’échiquier énergétique mondial, à la faveur de la crise gazière qui déstabilise l’Europe . Sur ce point le chef de l’État français aura probablement à plaider la cause de tous les pays de l’Union européenne et serait amené à solliciter un plus grand effort gazier de la partie algérienne.
Emmanuel Macron qui mesure la portée de l’enjeu n’ignore pas que l’Algérie a définitivement choisi l’Italie comme partenaire stratégique au coeur de l’Europe .
l’Italie bénéficie d’un rôle clé en matière d’énergie gazière et électrique grâce à cet accord signé avec l’Algérie.
Il ne serait pas surprenant de voir quelques concessions politiques accordées par Macron au chapitre du dossier en lien avec les personnes activant en France et qui demeurent réclamées par la justice algérienne alors qu’elles continuent de bénéficier de la protection française.
Sur un autre plan, des échos médiatiques font état de près d’une centaine de personnalités , entre ministres , hommes d’affaires, artistes , parlementaires, et autres personnalités qui accompagnent le président français .
Il serait question surtout de mettre en avant des partenariats dans les nouvelles technologies , l’innovation entre autres puisqu’on annonce la présence de jeunes patrons de startups, binationaux, dit-on, au sein de la délégation.
Bien entendu, des patrons de grands groupes économiques français seraient du voyage , selon la presse française qui n’omet pas de citer l’epineux dossier des laissez-passer consulaires qui concernent les clandestins indésirables sur le sol français.
La présence du ministre français de l’intérieur aux côtés de Macron pourrait indiquer qu’il s’agirait justement d’aborder cette question et celle des visas que la France a considérablement réduits pour les algériens.
R.N
