De l’intervention de l’armée algérienne à l’étranger: Un impératif stratégique….

Dans une déclaration à la chaine « une » de la radio nationale, monsieur Laagab conseiller à la présidence de la république a abordé l’amendement introduit dans la mouture de la Constitution concernant la participation de notre Armée Nationale Populaire (ANP) aux missions de maintien de la paix à l’étranger.

 

À ce sujet, il a réaffirmé « que deux articles de la nouvelle Constitution stipulent la contribution de l’Armée algérienne dans les opérations de maintien de la paix sous les auspices de l’ONU, de l’Union africaine (UA) et de la Ligue arabe. »

 

En effet, ces deux articles concernent, la constitutionnalisation de la participation de l’Algérie à  des opérations de maintien de la paix sous les auspices de l’ONU, et la constitutionnalisation de la participation de l’Algérie à la restauration de la paix dans la région dans le cadre d’accords bilatéraux de pays concernés.

 

En fait, dans la pratique, chacun des deux articles a une interprétation qui diffère de l’autre.

Concernent le premier, ce n’est pas nouveau pour Algérie.

Des opérations de notre Armée Nationale Populaire ont été engagées sous couvert de l’ONU et des différentes conventions internationales et résolutions Onusiennes.

 

Effectivement, l’armée algérienne a participé avec quelques effectifs, certes en nombre très symbolique, dans la République du Congo par exemple.

L’engagement, décidé par les Nations unies pour garantir le respect du cessez-le-feu de Lusaka entre ce pays et cinq autres Etats africains en l’occurrence, l’Angola, la Namibie, le Rwanda, l’Ouganda et le Zimbabwe.

 

Cette opération de l’ONU stipulait la mise en place de la fameuse MONUC, en septembre 1999. Le cahier des charges de cette force supposait la surveillance du respect des accords mais aussi d’autres tâches de liaison et de permanence entre les différentes parties en conflit.

 

La revue El Djeïch qui avait traité de la question, a précisé dans la livraison de janvier 2004 que « cinquante et un officiers observateurs militaires algériens ont pris part à cette mission ».

L’engagement et les contributions de l’ANP dans le cadre Onusien, tout autant pour des missions de maintien, de restauration ou d’imposition de paix, remontent aussi à plus loin dans le passé.

 

Selon le même article de la revue, des officiers algériens ont participé à des opérations semblables en Angola après l’indépendance de ce pays pour instaurer la paix décidée par l’ONU entre le parti au pouvoir, le MPLA, et son rival l’UNITA.

Au Cambodge et à Haïti, l’ANP avait déjà engagé des officiers algériens dans différentes missions dans ces pays.

 

Cela étant, ce n’est donc pas nouveau pour l’Algérie de participer à des missions sous couvert des résolutions internationales.

Ce qui est nouveau c’est tout simplement la constitutionnalisation de cette participation.

Ce qui relève en revanche d’un changement de doctrine c’est la constitutionnalisation de la participation de l’Algérie à  la restauration de la paix dans la région dans le cadre d’accords bilatéraux de pays concernés.

 

C’est effectivement un changement dans la stratégie militaire et sécuritaire du pays adoptée pour faire face aux menaces croissantes aux frontières orientales et méridionales de l’Algérie avec les événements en Libye et au Mali.

 

Certains ont interprété cette disposition constitutionnelle comme une capitulation devant les pressions extérieures.

Ces dernières années, l’Algérie a subi de fortes pressions pour impliquer son armée dans des tâches de sécurité militaire à l’étranger, en particulier dans des missions anti-terroristes dans la région.

 

En réponse, certains officiels essayent cependant de jeter de l’amalgame dans l’interprétation de ces dispositions constitutionnelles pour ne pas vraisemblablement prêter le flanc et s’exposer aux attaques des ennemis de l’Algérie.

N’en déplaise à nos ennemis bien connus de notre peuple, les deux dispositions proposées dans la future constitution ne sont en fait qu’une constitutionnalisation des actions de notre pays et une adaptation aux nouvelles règles géostratégiques que connait la région.

 

Une adaptation souveraine et sans équivoques pour laisser le soin à notre Armée de faire face aux menaces bien  avant que ces dernières n’aient à  franchir nos frontières.

 

A quand allons-nous exposer les faits tels qu’ils sont ?

A bon entendeur…

Docteur Rafik Alloui

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Fermer