Crise politique : l’urgence d’une élection présidentielle

Par Dr Rafik Alloui

Cinq mois se sont passés et chaque vendredi , le peuple Algérien sort par millions pour revendiquer son droit à instaurer un Etat de droit dans une nouvelle Algérie libre et démocratique.

En clair, il revendique le respect de sa volonté consacré dans les articles 7 et 8 de la constitution, sans plus. Alors pourquoi  ce retard en lui refusant son droit ?

Nous ne voulons pas une période de transition, nous dit-on ,et nous ne voulons pas sortir de la constitution.

Pour ces raisons on n’a pas hésité à bafouer cette même constitution on prolongeant la période de l’intérim du chef de l’Etat alors que l’article 102 ne lui a accordé  que 90 jours pour organiser des élections présidentielles.

Cela est compréhensible malgré tout. Pour ne pas donner d’alibis aux ennemis de notre pays.

Mais, le chef d’Etat intérimaire, pour commencer sa nouvelle période ,au lieu de se focaliser sur sa mission principale qui n’est autre que la recherche d’une solution rapide pour l’organisation des élections présidentielles, a préconisé un dialogue.

Après moult tergiversations, voilà qu’il nous propose un comité composé de six membres pour ,nous dit-on ,gérer le débat avec tout le monde.

Qui est ce monde ? Serait-il composé des représentants du « hirak » qui ne sont pas encore connus ? Comprend-il les partis politiques qui ne peuvent en aucun cas prétendre parler au nom du « hirak » ? Ce monde comprend- il les 23 personnalités recensées par ce même comité qui, pour leur part ,ne veulent pas représenter le «  hirak » ? Alors avec qui va – t -on dialoguer ?

En plus, nous apprenons par ailleurs, que ce même comité propose un débat ouvert à tous les sujets. Avons-nous oublié que le seul objectif  recherché de sortie de crise est l’organisation des élections présidentielles ?

Peut-on se permettre de s’engouffrer dans un amalgame qui va encore compliquer la crise par cette prétendue ouverture du dialogue  à tous les sujets ?

Il s’emble qu’on ne veut pas admettre une évidence claire : restituer le pouvoir au peuple consacré dans les articles 7 et 8 de la constitution, dont le chef d’état-major de l’armée a d’ailleurs préconisé,  l’application immédiate dès le début du mouvement populaire.

Travailler pour une élection propre sans les services du ministère de l’intérieur accusés de fraude jadis, et ce pour élire librement un président qui garantira la mise en place d’un Etat de droit dans une Algérie libre et démocratique.

Il est plus que nécessaire de mettre un terme à toutes ces tergiversations et perte de temps qui ne font que compliquer la crise.

La solution constitutionnelle recherchée est là, nous l’avons déjà proposée : la mise en place d’une instance électorale indépendante avec tous les pouvoirs.

Cela assure une élection sans fraude et élimine toutes mains mises du gouvernement ,ce qui peut rassurer le « hirak » quant à l’élimination de fait des deux « B « restants.

C’est autour d’une loi pour mettre en place cet organisme indépendant afin d’organiser une élection propre pour élire un président de la république, que le débat doit être exclusivement ouvert à tous les niveaux.

Les exemples dans le monde et en Afrique surtout existent, et où les plus complexes des crises politiques ont trouvé une issue consensuelle.

A bon entendeur.

Dr Rafik Alloui

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