Crise politique : l’espoir ?

 

Par : Dr Rafik ALLOUI

Onzième Vendredi de manifestation à travers toute l’Algérie. La revendication populaire et toujours la même, claire et nette : rejet total du système, non aux figures de transition imposés par l’article 102 de la constitution.

Les récentes actions judiciaires contre la corruption et le grand coup sur les têtes de la bande « issaba » avec l’incarcération de Said Bouteflika et les deux chefs des renseignements en l’occurrence Toufik et Tartague constituent certes un gage de confiance vis avis de notre armée qui a tenu sa parole, un acquis populaire,un moyen d’apaisement et un espoir, mais cela reste insuffisant.

Il ne faut pas oublier que ces chefs de la bande ont des ramifications à l’intérieur et à l’extérieur du pays et peuvent encore nuire même en étant en prison, car ils ont tissé durant les années de leur pouvoir absolu, notamment le chef du tout puissant DRS en l’occurrence le général Toutik, une toile d’araignée composée d’éléments qui leur sont encore acquis par l’argent fourni, surtout, de pays connus qui meurent d’envie de voir l’Algérie sombrer dans le chao.

En accordant la priorité à l’article 102 de la Constitution, tout à fait formel, on fait durer encore la crise et ne constitue pas une solution radicale de la situation que vit notre pays depuis trois mois maintenant. Les dispositions 7 et 8, sont bien plus fondamentales en ce qu’elles incarnent  la souveraineté du peuple dont le chef d’état-major de l’armée a demandé l’application, est le seul moyen à même de mettre en place une réelle transition démocratique, conduite par des hommes nouveaux, jamais impliqués dans l’ancien système.

De ce fait, l’appel au dialogue encore une fois et le maintien du calendrier électoral annoncés par le chef de l’état intérimaire est en réel décalage avec les revendications du peuple car ce dernier ne veut pas négocier avec les figures qui incarnent l’ancien système.

Les conséquences de cet état de fait sont désastreuses car d’une part, en allongeant la vie de la crise, on donne l’occasion aux ramifications de la bande  d’agir par de multiples actions de nuisances, et d’autre part, le maintien du gouvernement notamment le ministère de l’intérieur avec son système bien rodé dans la fraude électorale ne constitue par une garantie d’une élection démocratique, quand bien  même la présence d’une commission électorale indépendante et les observateurs internationaux car les moyens logistique sont entre les mains de l’administration.

Nous avons compris que l’Armée Nationale Populaire veut une sortie de crise constitutionnelle, en somme toute compréhensible pour ne pas donner un alibi aux détracteurs de notre pays d’interpréter son attitude comme un coup d’État.

Et pourtant, nombreuses sont les solutions conformes à la constitution actuelle évoquées dans mes précédents articles, mais la plus évidente se situe dans l’application de l’article 8 que le chef d’état- major a pourtant demandé clairement son application et qui stipule : « Le pouvoir constituant appartient au peuple. Le peuple exerce sa souveraineté par l’intermédiaire des institutions qu’il se donne. Le peuple l’exerce aussi par voie de référendum et par l’intermédiaire de ses représentants élus. »

Etant donné que les deux chambres du parlement existent et en application de l’article 7, le conseil constitutionnel peut demander aux élus du peuple l’amendement de l’article 102 et 104 de façon à permettre la mise en place d’une transition assurée par des figures acceptées par le peuple.

Une autre solution peut être envisagée par le même mécanisme institutionnel, consistant en la mise en place d’une constitution provisoire appelée juridiquement déclaration constitutionnelle qui à l’instar de nombreux pays a été un moyen de transition en douceur vers une constitution permanente.

En restant confiner dans les dispositions de l’article 102 expose le pays à une lourde incertitude, voire menacé par toutes sortes de débordements tant souhaités par les ennemis historiques de l’Algérie car, comme je l’ai souligné dans un des précèdents articles qu’une crise scientifiquement a sept étapes et nous sommes bien à l’ultime qui engendre une sur-crise incontrôlable.

L’espoir est permis de voir bientôt notre Armée Nationale Populaire démanteler le complot, neutraliser les ramifications de la bande « issaba » et soutenir les revendications du hirak qui permet l’exercice de la souveraineté populaire consacrés dans l’article 7 et 8 qui permet la mise en place d’une nouvelle république tant attendue.

Dr Rafik ALLOUI

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