Crise politique : le long chemin de la lutte pacifique

Dr Rafik Aloui
Vingt et un vendredis, depuis le 22 février 2019 durant lesquels le peuple Algérien sort par millions dans l’ensemble du pays d’une manière pacifique jamais égalée dans le monde entier.
Nombreux sont les acquis obtenus jusque-là, à commencer par l’annulation du cinquième mandat de Bouteflika, la neutralisation de sa bande « el issaba » et la libération de la justice qui est en train de faire payer tous ceux qui ont sévi dans l’impunité quel que soit leur rang.
Mais la revendication la plus importante n’est pas encore acquise : une Algérie nouvelle libre et démocratique sans les figures du système.
Alain Renaut, dans son article paru dans la revue cairn.info intitulé « Qu’est-ce qu’un peuple libre ? Libéralisme ou républicanisme dit « un peuple libre est d’abord un peuple dont les citoyens voient leurs droits fondamentaux garantis par un État de droit ».
Il ajoute par ailleurs : « il n’y a pas de peuple libre ni d’institution qui puissent garantir définitivement cette liberté : c’est par un contrôle permanent et un effort quotidien qu’un peuple organisé doit lutter contre les despotismes de la majorité et de la minorité, par une éducation des citoyens et par un contrôle des dirigeants et des éducateurs par ces mêmes citoyens. Il nous faut entrer dans ce cercle. »
Le peuple Algérien veut entrer dans ce cercle par l’instauration d’un Etat de droit où ses dirigeants et les éducateurs de sa composante citoyenne qui ne sont autres que les partis politiques, doivent être contrôlés en permanence par ces mêmes citoyens.
En somme, il veut tout simplement une Algérie nouvelle libre et démocratique.
Pour atteindre cet objectif, le peuple Algérien a démontré tout au long de ses vingt et un vendredi qu’il n’est pas prêt à céder jusqu’à l’obtention de cet acquis majeur.
Toutes autres initiatives qui ne balisent pas le chemin vers cet objectif seront à mon avis insuffisantes : A bon entendeur.
Rafik Aloui