Crise politique : La révolution, version hirak , source d’étude

Par Rafik Alloui

40ème vendredi , le peuple Algérien a entamé son dixième mois de contestation pacifique pour l’instauration d’une Algérie libre et démocratique dans un Etat de droit.

 

Le Hirak en Algérie qui s’est transformé au terme de cette période, d’une contestation pacifique en une révolution non-violente, mais sans leaders, contrairement à l’ensemble des révolutions non- violentes que le monde a connues jusqu’à maintenant et qui ont été menées par des leaders depuis leurs déclenchements.

 

De plus en plus souvent, les mouvements sociaux et politiques émergents affichent une horizontalité maximale, rejetant toute tentative de récupération individuelle au profit d’une représentation strictement collective.

C’est le cas aujourd’hui de l’Algérie.

La révolution non-violente en Algérie constitue-t-elle un sujet de recherche pour produire une théorie dans le domaine des révolutions non-violentes qui peut arriver à ses objectifs d’une manière horizontale ?

 

Manuel Cervera-Marzal écrivait dans la revue « Dissensus » de l’université de Liège un article intitulé « Vers une théorie de la révolution non-violente » : Il fait un tour d’horizon des théorisations académiques de la révolution non-violente verticale.

 

Il cite en l’occurrence un ouvrage collectif visant à renouveler le programme de recherche internationale sur l’action non-violente, de Timothy Garton Ash, qui fait valoir que, « depuis 1960, les phénomènes de résistance civile lors desquels le peuple agit en masse pacifiquement, que ce soit dans la rue, par des grèves, des sit-in ou d’autres formes de manifestations ont aidé à redéfinir la révolution dans un sens « non-violent » menée verticalement par des leaders à  la victoire ».

 

Mais le phénomène de l’horizontalité d’une révolution non violente n’est pas encore connu jusqu’à maintenant.

Le monde a connu un certain nombre de révolutions non- violentes verticales. Elles sont perceptibles selon des adjectifs qui lui ont été successivement accolés ces dernières décennies.

 

L’auteur les classe en : révolution auto-limitée, évolutive, des œillets, de velours, de jasmin, chantante, dansante, rose, orange, négociée, électorale, pacifique, ou même révolution non-révolutionnaire.

 

La nouvelle forme de révolution non violente verticale en Europe, dit-il, c’est la révolution des œillets au Portugal de 1974, elle est tenue pour avoir initié ce que Samuel Huntington appelle la troisième vague de démocratisation ».

La révolution non-violente horizontale de l’Algérie serait-elle la quatrième vague de démocratisation ?

Si on veut classer la révolution non-violente de notre pays selon les objectifs assignés, nous pouvons dire qu’elle est évolutive, négociée, électorale, pacifique. Elle se caractérise surtout par son horizontalité.

 

En effet, la révolution non-violente de l’Algérie s’est caractérisée jusqu’à maintenant par un désir d’horizontalité politique sans précédent, malgré les tentatives de récupérations pour le compte d’une nouvelle idéologie qui pense que la crise dans toute la région Arabe est une crise qui ne peut être affrontée que par un projet de nation.

 

En autres termes c’est une idéologie qui tend à effacer les composantes de base de la nation Algérienne consacrée dans la déclaration de 1er novembre 1954, et pour laquelle, sont morts, nos martyrs.

 

Cette idéologie dans laquelle s’intègre une organisation,Algérienne bien connue ,qui du fait de son leader travaille sans relâche à récupérer le hirak depuis son début.

La révolution non-violente Algérienne constitue-elle la quatrième vague de démocratisation ?

Oui, cette révolution non violente horizontale va certainement faire l’objet de recherches scientifiques et produira une théorie qui s’appliquera dans le monde entier et constituera la quatrième vague de démocratisation.

Mais les deux questions principales qui se posent : La révolution non-violente horizontale de l’Algérie peut-elle être inéluctable ?

La révolution des œillets peut-elle constituer un exemple pour la révolution horizontale non-violente Algérienne ?

Oui si notre Armée Nationale Populaire joue un rôle historique à ce sujet.

Certes, notre Armée Nationale Populaire a grandement contribué à la non-violence de la révolution de notre pays, mais elle a aussi le devoir de la rendre inéluctable, et de la protéger contre toutes tentatives de récupérations. Rendre inéluctable notre révolution horizontale non-violente, et la protéger contre toutes les tentatives de récupérations : c’est prendre comme exemple la révolution de œillets.

Cette dernière  a la particularité de voir des militaires, porteurs d’un projet démocratique et qui ont mis en place un gouvernement civil.

Ils ont organisé des élections libres et démocratiques, renverser un régime, sans pour autant instaurer un régime autoritaire.

 

Cet événement est le début de la démocratisation du sud de l’Europe, celui-ci étant suivi par la chute des dictatures espagnole et grecque.

Cette action si elle vient à être prise par notre armée, sera immortalisée par l’histoire à jamais car elle sera le début de la démocratisation du monde entier.

Il est encore temps.

A bon entendeur.

 

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