Crise politique : ingérence suspecte et mobilisation détournée…

Par Docteur Rafik Alloui

Le parlement Européen a voté une résolution ce jeudi 28 novembre2019 demandant aux autorités algériennes de mettre un terme à la répression du Hirak.

 

Paradoxalement, ce même parlement  ferme les yeux sur la répression musclée des gilets jaunes où chaque samedi des blessés graves sont enregistrés en France.

Pourquoi cette résolution intervient- elle maintenant? Quels sont les dangers de cette initiative ?

 

Nous savons que cette résolution a une portée avant tout symbolique. Elle n’oblige nullement les États membres ni les institutions européennes à modifier leur approche de la crise algérienne.

Mais, elle pourrait constituer une brèche pour une ingérence réelle.

En effet, la résolution conclut en demandant au Service européen d’action extérieure, la diplomatie de l’Union Européenne, à la Commission européenne et aux États membres, de soutenir les groupes de la société civile, les défenseurs des droits de l’Homme, les journalistes et les protestataires en leur rendant visite en prison, en suivant leurs procès et en faisant des déclarations publiques.

 

L’Algérie étant un pays particulièrement visé par bon nombre de pays qui cherchent à se venger et à lui faire ses positions nationalistes :

1/La position de son Armée qui a été la garante de l’unité territoriale contrairement aux pays qui ont été détruits par la défection et la division de leurs Armées tels que l’Irak, la Syrie, la Libye :

 

2/ Sa non-participation à a tous les conflits que le Moyen Orient a connus ces dernières décennies.

3/ son opposition à l’intervention de l’OTAN en Libye.

4/ son choix géostratégique visiblement connu à travers sa coopération militaire avec la Chine et la Russie.

5/ sa position constante en faveur du droit Palestinien.

 

Pour toutes ces raisons, l’Algérie et son Armée font depuis longtemps l’objet de manœuvres de déstabilisations et cette résolution en est un Alibi.

 

Le silence observé jusqu’ici et en particulier en Europe,  envers ce qui se passe en Algérie depuis maintenant plus de neuf mois, se caractérise par une extrême prudence motivée par la crainte d’une déstabilisation d’un pays riche en hydrocarbures, qui contribue à stabiliser le Sahel, collabore avec les Européens dans la lutte contre le terrorisme et empêche à ce que ses citoyens et les immigrés subsahariens qui se trouvent sur son territoire ne prennent le large en direction du sud de l’Europe.

 

Mais, ce silence ne peut perdurer plus longtemps, nous sommes au 41ème vendredi à moins de deux semaines de la date fatidique des élections « incertaines » du 12 décembre,et  des millions d’Algériens sont dans les rues dans une révolution non-violente horizontale jamais égalée dans le monde.

 

Cette dernière refuse jusqu’à maintenant toutes récupérations malgré les tentatives quotidiennes non-stop des personnes en quête de leadership ou qui obéissent à des ideologies contraires aux fondements de la nation Algérie.

La revendication de cette révolution non-violente est simple : ce n’est pas juste l’éradication du système de Bouteflika, mais l’instauration d’une nouvelle république démocratique où le droit, la justice et la libre expression règnent.

 

Malheureusement, cette revendication principale n’est jusqu’à maintenant pas satisfaite, au contraire beaucoup d’erreurs stratégiques ont été commises compliquant davantage la crise, ce qui va donner l’occasion à l’ingérence directe de se manifester inévitablement.

Mais, J’en suis convaincu, et quoi qu’ils puissent dire sur notre Armée, l’unité nationale et l’intérêt suprême de la nation demeurent la ligne rouge qu’elle ne permettra à personne de franchir.

 

Encore une fois, notre Armée Nationale Populaire est au cœur de l’histoire qui lui retiendra son soutien à la révolution non-violente horizontale de son peuple déjouant toutes tentative de récupération, d’ingérence et de déstabilisation.

L’exemple probant pour ce faire est la révolution des œillets.

A bon entendeur.

Docteur Rafik Alloui

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