Crise politique: Et maintenant ?

Par Dr Rafik ALLOUI

Le délai de dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle est fini, le Conseil constitutionnel a enregistré deux candidats pour ce rendez-vous électoral.

Dans le cas d’un rejet de ces deux candidats par le conseil constitutionnel, le pays sera- il dans une situation inédite comme disent certains ?
Au contraire, dans une situation pareille, les dirigeants du pays auront l’occasion de mettre en place des solutions par le report de la date de l’élection et la préparation d’un autre rendez-vous , en application de l’article 146 de la loi organique sur les élections qui stipule notamment dans son dernier alinéa : « En cas de décès ou d’empêchement légal de l’un des deux candidats au deuxième tour, le Conseil constitutionnel déclare qu’il doit être procédé de nouveau à l’ensemble des opérations électorales.

Le Conseil constitutionnel proroge, dans ce cas, les délais d’organisation de nouvelles élections pour une durée maximale de soixante (60) jours. »

Il est vrai que cet article présente cette solution en cas de défection de l’un des deux candidats du deuxième tour par notamment le décès ou d’empêchement légal. Le rejet par le conseil constitutionnel de ces deux candidats n’est-il pas un empêchement légal ?

Cet état de faits rend possible le report des élections de 60 jours, pour cause de non-réunion des conditions nécessaires pour l’organisation des élections.
Toutefois, cette procédure nécessite la mobilisation de tous les efforts et volonté des institutions en prenant en considération la souveraineté populaire en se référant à l’article 07 de la constitution relative à la souveraineté populaire.

En effet, dès le 9 juillet, nous n’aurons plus de chef d’Etat intérimaire et pour ne pas se retrouver dans une situation dangereuse pour l’Algérie, le corps électoral peut être aussi convoqué une seconde fois pour les 90 jours qui viennent conformément au Code électoral.

Si l’actuel chef de l’Etat le convoque, par exemple, à partir du 1er juillet, on aura encore un délai de trois mois, ce qui nous donnera le temps d’installer une haute instance de surveillance et de contrôle des élections ou la commission électorale indépendante.

Le peuple Algérien par sa mobilisation par millions depuis plus de trois mois, sa persévérance et sa ténacité malgré le ramadan et la chaleur donne l’occasion par ce nouvel acquis en l’occurrence l’annulation du scrutin du 4 juillet,à notre Armée Nationale Populaire, aux partis politiques, aux experts constitutionnels, aux forces vives de la nation pour mettre en œuvre une ingénierie constitutionnelle Algérienne à l’instar de plusieurs pays Africains comme issue constitutionnelle de la crise politique.

La mise en œuvre de l’outil principal de l’ingénierie constitutionnelle en l’occurrence la commission électorale indépendante mentionnée dans les articles 193 et 194 de la constitution avec bien sûr une autonomie entière, assurera d’une part, l’application de la constitution. Et d’autre part, la satisfaction des revendications populaires par la mise à l’écart des deux B (le premier ministre Badoui et le chef de l’état Bensalah). de l’organisation des élections présidentielles.

Dr Rafik ALLOUI

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