Crise politique : Ceux qui persistent dans le dérapage…

Par Docteur Rafik Alloui

Nous avons eu droit ces deux derniers jours à deux dérapages inédits jamais vus dans un Etat qui se respecte :l’un venant d’une institution censée être neutre dans l’organisation des élections présidentielles,et l’autre venant d’un commis de l’Etat censé représenter un gouvernement qui se dit être en dehors de l’organisation de ces mêmes élections.

 

Le premier dérapage est signé  du président de l’Autorité Nationale Indépendante des élections (ANIE). Monsieur Mohamed Chorfi qui a annoncé sur la chaîne de télévision Al Hadath que le nombre de manifestants qui soutiennent les élections du 12 décembre est plus important que celui de ceux qui s’y opposent.

Ce dernier a appuyé ses propos en parlant des images transmises par des chaînes de télévision sur les manifestations pro-élections.

 

Même s’il sait pertinemment que ces chaînes de télévision boycottent depuis des mois les manifestations du Hirak.

Même s’il sait pertinemment que ce dernier s’est transformé en une révolution non-violente horizontale refusant toute sortes de récupération et d’ingérence,démontrant tout au long de plus de neuf mois, une mobilisation extraordinaire contre tout ce qui vient à l’encontre de sa revendication principale : un Etat de droit dans une Algérie nouvelle libre et démocratique.

 

Même si la preuve lui a été donnée encore une fois en ce 42-ème vendredi 6 décembre 2019 durant lequel le peuple Algérien est sorti par millions à travers tout le pays.

Monsieur Chorfi  reste aveugle !!

 

Mais, a-t-il le droit en sa qualité de président d’une autorité indépendante des élections de se prononcer sur ce qui est avec, et contre les élections ?

Cette attitude venant d’une institution censée être neutre,n’est-elle pas une partialité envers ceux qui veulent cette élection, quand bien même ils seront minoritaires ?

N’est-elle pas une source de soupçon quant à l’intégrité et la transparence des élections?

 

Le deuxième dérapage,venant d’un ministre de l’intérieur, membre d’un gouvernement en manque d’arguments, qui vient d’effectuer une sortie pour le moins choquante pour tout le peuple Algérien : puisant dans le jargon utilisé par des voyous, propos inappropriés,décadence aux fins fonds qui exprime une incompétence flagrante d’un représentant de l’Etat.

 

Salah Eddine Dahmoune, c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas hésité à traiter ses concitoyens de tous les noms.

Pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie, un responsable du gouvernement recourt à la violence verbale à l’encontre des Algériens qui ne partagent pas sa perception des choses.

« Le colonialisme a utilisé ses enfants contre l’Algérie. L’esprit colonial, ou ce qui en reste, utilise de pseudos algériens, des mercenaires, des traitres, des pervers et des homosexuels. Ces derniers se sont mis dans un seul rang. Ils ne nous appartiennent pas et nous ne leur appartenons pas ».

 

Deux dérapages venant de deux personnalités politiques : Quelle image donne-t-ils d’un pouvoir qui prétend répondre aux revendications du Hirak et œuvrer à l’instauration de la démocratie ?

 

 Pour de tels dérapages : l’instance que préside le premier devrait être dissoute et pour le deuxième il devrait être démis de ses fonctions sur le champ et envoyé devant la justice.

Cela est valable seulement dans les démocraties !

Voici une occasion de se rattraper avec le peuple.

A bon entendeur

Dr Rafik Alloui

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