Complexe d’El Hadjar: Un nouveau DG et après ?

Redha Belhadj nommé en avril 2020 à la tête de ce complexe sidérurgique, n’est plus le premier responsable d’El Hadjar (Annaba). Il a été remplacé au même poste ce samedi par Lotfi Manaâ.

Le nouveau directeur occupait le poste de directeur général adjoint au sein du complexe, avant sa désignation en qualité de nouveau directeur général.
Cette décision a été prise au terme d’une réunion du Conseil d’Administration de l’entreprise, présidée par le PDG de Imetal, Tarek Bouslama, en présence du staff dirigeant de Sider.

Filiale de l’entreprise Sider, relevant du groupe des industries métallurgiques et sidérurgiques «Imetal », le complexe El Hadjar qui fut l’un des symboles de la «révolution industrielle» engagée par l’Algérie début des années 70, est loin d’être un exemple de stabilité,  encore moins de «rentabilité ».

Il reflète à lui seul, la gestion hasardeuse des «entreprises publiques » algériennes. Changeant de « mains » à maintes reprises, le complexe a connu des moments difficiles, trop difficiles même, jusqu’à être menacé de faillite.

En 2017, une astronomique enveloppe de 720 millions de dollars avait été dégagée par les décideurs de l’époque afin de «réanimer», le complexe. La reprise n’avait pas  duré longtemps.

Du 5 septembre au 15 octobre 2017, le haut fourneau n°2 est arrêté à la suite de difficultés d’approvisionnement en eau.
En janvier 2018, des difficultés d’approvisionnement en coke ralentissent temporairement la production du haut-fourneau n°2.

En 2019, la société Sider El Hadjar procède à plusieurs arrêts du haut-fourneau à la suite de problèmes d’approvisionnement en fer brut; elle a subi ensuite un arrêt du haut-fourneau n° 2 en octobre, conséquence d’un approvisionnement en coke de mauvaise qualité.

Début 2020, le haut-fourneau n° 2 est à l’arrêt pour des raisons techniques, puis le complexe subit un arrêt temporaire à la suite de la propagation de la pandémie de Covid-19 en Algérie.

Aux créances impayées auprès notamment de la Sonelgaz, et la SNTR, une enquête est ouverte en octobre 2018, portant sur sept dossiers ayant trait à la gestion et aux marchés . Il s’agit en particulier de «marchés conclus de gré à gré, de paiements préalables de marchés avant leur achèvement, trafic de sable, achat d’équipements obsolètes, etc. ».

Fin avril 2020, la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) bloque les comptes bancaires de l’entreprise à la suite du non-versement de cotisations sociales depuis plusieurs mois, pour un montant de 860 millions de dinars.

A l’occasion de sa prise de fonction en avril 2020, Redha Belhadj indique que « la situation financière du complexe est très difficile et exige la conjugaison des efforts de tous les partenaires pour relever le défi ». Ce ne sera pas fait vraisemblablement. Sinon, pourquoi serait-il limogé ?

Y.O

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