Comment relancer l’économie alors que la banque d’Algérie est sans gouverneur?

Time is money.

Une fausse note dans ce plan de relance économique : la plus importante institution monétaire du pays, celle qui fait office d’autorité parle excellence en la matière est toujours sans gouverneur.

Depuis le dernier remaniement ministériel du 23 juin qui a vu l’ex gouverneur passer ministre des finances , la banque des banques algériennes fonctionne avec un vice gouverneur désigné intérimaire .

Pour les spécialistes et les connaisseurs une telle situation quand bien même de courte durée pourrait engendrer des conséquences coûteuses pour le pays , déjà en proie à une grave crise.

Outre le blocage des organes vitaux de la banque d’Algérie qui risque de perdurer dans un contexte d’absence d’un gouverneur, l’Algérie prend le risque également de voir sa place remise en cause au sein du FMI où elle représente un groupe de huit pays.

Pour illustrer les dégâts induits potentiellement par l’absence d’un chef à la tête de la banque d’Algérie, il est nécessaire de rappeler les missions essentielles du gouverneur et le caractère sensible de ses responsabilités.

Il est président de plusieurs organes : le conseil d’administration en matière de gestion interne, président du conseil de la monnaie et du crédit qui définit la politique monétaire du pays et veille aux équilibres et enfin il est aussi président de la commission bancaire.

 

Autant de responsabilités qui engagent le pays et qui ne peuvent légalement être déléguées à un intérimaire.

Il est également utile de rappeler que les membres de la commission bancaire qui ont mandat de 5 ans n’ont toujours pas été renouvelés depuis Octobre 2019.

En l’absence d’un gouverneur, aucun de ces organes ne peut se réunir . Le risque de flottement est de nature à plomber les ambitions de relance économique tant criées par les pouvoirs publics.

En d’autres termes , la banque d’Algérie est en situation de non gestion jusqu’ ici.

Le ministre des finances Aymen Benabderrahmane ne peut l’ignorer pour avoir lui même occupé ce poste.

D’autant qu’ il a annoncé l’entrée en service prochainement de produits bancaires islamiques et l’ouverture des agréments pour d’éventuels candidats à l’aventure bancaire privée.

 

Qui va valider ces produits et ces agréments alors que les organes essentiels de l’autorité monétaire ne peuvent se réunir en l’état actuel des choses?

Par ailleurs, la banque d’Algérie qui a connu un flottement à sa tête pour la deuxième fois en moins de deux ans pourrait susciter quelques interrogations au sein du puissant FMI où elle siège .

Elle y représente un groupe de 8 pays dont le Maroc, Tunisie, Iran, Pakistan, Ghana…

Une telle situation assimilable à un symptôme d’instabilité organisationnelle est un facteur à risque qui pourrait avoir comme conséquence une accélération des convoitises de la part des concurrents immédiats .

L’Algérie pourrait perdre sa place en tant que représentant du groupe.

Karim. A

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Fermer