Choisi pour vous: Élections Américaines, la violence au rendez vous…

 

Pays de tous les excés, l’Amérique de Trump s’apprête à connaitre une autre épreuve, passage démocratique incontournable; les elections présidentielles.

La campagne est déjà forte, voire violente. Au point où les journalistes songent à…se protéger.

Suivons cet article choisi par Malika Oubraham sur le journal  » la croix ».

 

« Vous êtes journaliste, vous allez aux États-Unis ? Vous aurez besoin d’un casque ! ».

 

Washington n’est ni Bagdad ni Kaboul. Mais les conseils pour les journalistes en partance pour les États-Unis ont pris un tour nouveau en 2020. « Breakfast in America », le carnet de route de l’envoyé spécial de La Croix aux États-Unis avant l’élection présidentielle américaine.

Bien sûr, c’est dit avec humour. La bouche dessine d’ailleurs une forme de sourire, mais elle s’arrête en chemin.

À l’aéroport Charles de Gaulle, l’homme vient de contrôler le passeport avant l’embarquement du vol à destination de Washington. Depuis le printemps et la première vague du nouveau coronavirus, les États-Unis ont fermé leur porte aux Européens.

Le décret est toujours en vigueur, mais une procédure d’exception permet aux journalistes de traverser l’Atlantique pour couvrir la campagne présidentielle.

Le fonctionnaire américain, qui a reconnu le visa que son pays exige pour les envoyés spéciaux étrangers, s’est assuré que l’exemption était bien valable. Il adresse un signe de la tête au personnel de la compagnie en charge de l’embarquement. Tout est en règle, le voyage peut commencer… Mais en rendant le passeport, l’agent, mi-compatissant, mi-sarcastique, ne peut s’empêcher de glisser : « Vous êtes journaliste et vous allez aux États-Unis ? Un masque ne suffira pas… Vous aurez aussi besoin d’un casque ! ».

Il plaisante, c’est certain. L’Amérique moderne se flatte d’être conviviale, sympathique, et à l’abri des excès des passions politiques. Il plaisante, encore que… L’agent anonyme ne semble pas fier, son sourire est amer. Les coups pleuvraient-ils aujourd’hui à San Diego, comme hier à Santiago ? La violence serait-elle sourde dans le Wisconsin, comme autrefois en Argentine ? Une campagne américaine n’a jamais été une promenade de santé. Entre fausses révélations, sondages bidon, rumeurs. Quand on parle de coups bas et de coups tordus, cela reste du sens figuré.

Mais en 2020, plus rien n’est comme avant. Ça cogne à Portland ; ça chauffe à Minneapolis ; ça tire à Kenosha. Il y a déjà eu des affrontements, et des morts, entre sympathisants de Black Lives Matter et milices pro-Trump. Du jamais vu à quelques semaines d’une élection présidentielle.

 

Dans un mois, le 3 novembre, les Américains se rendront aux urnes. Dans quel état en sortiront-ils ?

Le président refuse de prendre l’engagement d’une transition pacifique. Il dénonce, par avance et sans preuve, des « fraudes » et appelle à la mobilisation de ses supporteurs.

Maintenant qu’il est touché par le Covid-19 et hospitalisé, leur soutien est plus essentiel que jamais pour frapper aux portes et être présents dans les bureaux de vote. Un nouveau site a été lancé, pour remobiliser les partisans du président sortant. Appelés à battre la campagne, ces troupes n’ont, pour l’heure, pas d’autre uniforme qu’une simple casquette rouge.

Mais leur organisation porte un nom qui sonne étrangement dans cette atmosphère délétère : « Army for Trump ».

G. Biassette. In la croix.

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