Ce dinar qui se voile la face…

La réévaluation du dinar fait des heureux!

Elle est présentée comme une preuve de réussite, voire comme le résultat d’une performance économique.

À l’instar de toutes monnaies reposant sur des principes universels, la valeur du dinar est fonction d’un état des lieux économiques qui obéit scrupuleusement au niveau de production, de création de richesses et de la capacité réelle à l’export.

En Algérie, faute  d’investissements notables et de flux de production importants, la richesse du pays a été  essentiellement fournie par la belle reprise des cours des hydrocarbures, qui se sont multipliés pratiquement par 3 en 2022 comparés à ceux de 2020.

Les prix du gaz ayant explosé eux aussi à la faveur du conflit Ukrainien ont permis à l’économie Algérienne de revenir de loin. La donne a évolué en faveur de l’Algérie qui a ainsi bénéficié de la malédiction ou de la bénédiction , (c’est selon)  de ce conflit armé Russo Ukrainien.

Les réserves de changes ont sensiblement été reconstituées avec une marge de sécurité appréciable mettant le pays à l’abri de manœuvres financières suicidaires tels l’endettement extérieur ou le recours à la planche à billets.

Désormais le matelas devises est confortablement constitué puisque l’on enregistre pas moins de 17 milliards de dollars d’excédent de la balance commerciale attendus à fin 2022. Avec comme bonus un record de 7 milliards de dollars de recettes d’exportations hors hydrocarbures !

l’Algérie a sauvé ses comptes . Mais pas encore son économie.

Il est vrai que l’agriculture est en train de revenir en force avec un poids tournant autour  de 14% du PIB et 31% de croissance relevée. Son apport dans la richesse nationale, voire son chiffre d’affaires total est estimée aux environs  de 23 milliards de dollars.

Cette année encore, et avec cette embellie commerciale- à ne point  confondre avec l’efficacité économique- la dépendance chronique aux hydrocarbures traduit ces lenteurs pour l’engagement d’une véritable réforme.

La nouvelle valeur du dinar ne repose sur aucun paramètre de production. Aucune contrepartie de création de richesse ne vient ainsi justifier le raffermissement de la monnaie nationale .

Il s’agissait beaucoup plus d’un correctif de valeur . Le dinar ayant été auparavant soumis à  une dévaluation forcée, aggravée par l’inondation monétaire intervenue suite au recours à la planche à billets. Une émission de monnaies sans contrepartie.

Aujourd’hui, la réévaluation qui ramène les cours d’un 1 euro contre 163 dinars vers 1 euro contre 138 dinars constitue en réalité un signe de retour rassurant des réserves de changes. Ces dernières sont le fruit des exportations de gaz et pétrole.

Un dinar réévalué est également une forme de soutien au pouvoir d’achat et de réduction des coûts à l’importation.

Son raffermissement prend dans ce contexte une connotation beaucoup plus sociale qu’économique…

R.E

 

 

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