Ali Benflis tacle Tebboune et avance ses arguments : Il appelle le Hirak à poursuivre son combat

Sortie médiatique remarquable de Ali Benflis sur la chaîne El Bilad TV. Il a su, très à l’aise dans cette épreuve de questions-réponses, tourner les débats à son profit et faire passer ses messages sans grandes difficultés face à un animateur qui s’est essayé au jeu de la provocation .
Ce n’est assurément pas Ali Benflis de 2004 ou de 2009 que l’on retrouve ces dernieres années.
L’homme donne l’impression d’avoir percé les secrets des meilleurs atouts de communication et semble avoir acquis cette aisance à la confrontation en toutes circonstances.
Il a dominé les débats, entraîné l’animateur sur son terrain et a surtout développé un argumentaire rationnel .
Il n’affichera aucune gêne pour répondre aux questions censées être embarrassantes comme celles qui suggéraient son opportunisme politique, où celle qui insinuait que Benflis a trahi le hirak, ses idées d’opposant et ses alliés .
Il s’expliquera sans complexe sur la vidéo récente le montrant au sortir d’un restaurant, malmené par quelques jeunes qui scandaient des slogans hostiles à ses positions.
Il plie en deux mots cet incident en indiquant qu’ il n’était pas » possible de débattre avec des gens qui refusent la contradiction et la sincérité dans les échanges » .
Benflis considère avoir été » libéré par le hirak populaire » . Un hirak qu’ il dit avoir commencé en solo depuis 2003 en se lançant contre l’ordre établi par Bouteflika et son régime. Il rappellera qu’ il avait fait de la résistance ouverte contre le système de l’ancien président sur des questions fondamentales et essentielles qui portaient sur la souveraineté du pays et l’honneur du peuple.
Ali Benflis, l’ancien avocat insiste pour prôner un régime semi présidentiel qui implique de fait un régime semi parlementaire afin de partager le pouvoir et le répartir de sorte que le peuple puisse être l’unique source de pouvoir.
Il appellera d’ailleurs le hirak à demeurer actif » même avec le nouveau président et ce afin de peser comme acteur essentiel » .
Selon lui, le hirak devra se poursuivre même après les élections pour faire pression sur le président élu et l’amener à revoir la configuration du mode de gouvernance et l’adapter à la volonté populaire.
En rappelant ses déboires en tant que farouche opposant au régime Bouteflika, Benflis dira » j’ai tant subi . Mais je ne suis pas un pleurnicheur. Je ne vais pas me plaindre de ce que j’ai subi. J’ai combattu ce système. »
L’allusion à Abdelmadjid Teboune n’est pas difficile à décoder. Ce dernier ayant donné l’image d’une victime qui se plaint d’avoir souffert du système qu’ il tentait de combattre.
ABN