Ahmed Ouyahia se prend au piège :  Il livre les preuves de son échec

Graves erreurs stratégiques de la part du secrétaire général du RND, néanmoins premier Ministre , intervenant hier à la faveur d’une conférence de presse. S’appuyant sur des indicateurs erronés pour plaider la justesse de la démarche économique du pays, Ouyahia se laisse auto-piéger par un raisonnement qui démontre en réalité tout le contraire de ce qu’il voulait vanter.  Peut être même, à son insu, il nous présente l’argument essentiel de son échec et de celui de tout l’exécutif !

Édifiant plus que tout , l’indicateur de mesure économique et social auquel a eu recours le premier ministre pour tenter de montrer que l’Algérien a gagné en degré  de bien être et renforcé son pouvoir d’achat consiste , selon son l’orateur à voir  » le nombre d’algeriens passant leurs vacances à l’étranger. Ils sont des millions à le faire. Et d’autre part on compte pas moins de 6 millions de véhicules neufs qui circulent dans le pays ». Pour le patron du RND, ces indicateurs suffisent à déclarer que le pays a réussi une avancée suffisante dans le développement.

Décortiquées, ramenées dans un contexte politiquement sain, ces affirmations indiquent en réalité tout le contraire : si des millions d algériens passent leurs vacances à l’étranger, Cela signifie que  l’Algérie sous la conduite des gouvernements successifs sous le règne de Bouteflika a complètement échoué au chapitre de la politique du tourisme . Ni plus ni moins ! Ouyahia aurait dû dire que ces millions de touristes algériens qui se sont « auto-exportés » ont choisi un concurrent voisin, la Tunisie. Il aurait pu mentionner également ce que ce flux coûte au pays en termes de devises sortantes ! Ce qui devait selon son raisonnement être un point de fierté et une preuve d’aisance nationale n’est en réalité qu’un cinglant échec du tourisme national. Quant au nombre de véhicules neufs qui circulent en Algérie et dont Ouyahia veut en faire un point d’honneur pour conclure à la bonne condition de vie de l’Algérien, il serait absurde de considérer cet élément comme un témoin de développement.  Quel honneur ou bon point tirer d’un indicateur de consommation orienté sur des véhicules importés à coup de milliards ?

Bâtissant sa conférence de presse sur des données pour le moins fausses ou sinon malvenues, Le premier Ministre omet de discerner entre le commerce et la production.

L’investissement et l’importation.  L’efficacité et l’échec.  Et enfin la vérité et le mensonge .

 Abdelkrim Alem