Ahmed Ouyahia, la roue de l’infortune: Il a creusé sa propre tombe!

La rue applaudit , elle manifeste sa satisfaction.  Quelques scènes de liesses autour de la prison d’El Harrach qui accueille un prisonnier exceptionnel, une personnalité de premier rang , symbole de tout un système  : Ahmed Ouyahia , le puissant homme de la république, des années durant.

L’offrande est de taille!

Suffira-t-elle pour autant à absorber la colère des manifestants et à dévier le mouvement populaire de sa trejectoire initiale et de ses objectifs de départ, surtout que l’incarcération de Ahmed Ouyahia est devenue un événement majeur suscitant une sorte de soulagement auprès des masses ?

L’impasse politique actuelle qui met en confrontation directe deux visions opposées , aux allures inconciliables et non négociables sur le mode de sortie de crise , impose pour les tenants du pouvoir de faire preuve d’imagination et surtout d’audace afin de gagner la sympathie de la rue et pourquoi pas son adhésion.

Ouyahia qui a publiquement assumé sans détour sa vision politique et le cachet de sa démarche durant son règne est jugé en tant qu’ acteur majeur de tout un système , celui d’une ere honnie que l’ex président Bouteflika a infligée au pays , contre laquelle le peuple se révolte depuis le 22 février.

Dans cette effervescence populaire, tenace , têtue jusqu’à ce que démocratie s’en suive , le pouvoir a jugé inéluctable de répondre à certains slogans des manifestants et à en choisir les morceaux .

La justice entre en jeu , se déploie et s’invite au mouvement pour en extraire les cibles présentées au menu de la contestation .

Après les oligarques et les opérateurs économiques les plus influents, jetés dans l’urgence en prison , la justice prolonge son action sur le terrain politique et s’en va cueillir de gros calibres , deux ex premiers ministres ainsi que des ministres et une foule de hauts cadres de l’Etat.

Il devenait évident que la délinquance économique ayant longtemps sévi devait avoir des couvertures et des prolongements politiques servant soit d’appui ou de caution . Tout le système est désormais interpelé par cette « nouvelle justice  » qui tente de se déclarer libérée .

Qui a jugé et envoyé Ouyahia en prison ? La justice ? La rue ? Ou le système ?

Son incarcération qui fait presque l’unanimité est d’abord le produit de sa propre politique , de ses choix , des risques économiques imposés au pays à un moment où il aurait été plus salutaire pour lui en tant que chef de l’exécutif de se ranger du côté de la raison du peuple .

La raison de la nation . Il a joué la carte de fidélité à un président finissant avant l’heure qui refusait de libérer le pays et qui se rendait coupable de prendre en otage l’avenir de tout un peuple.

Ouyahia paye la facture de Bouteflika . Le mouvement populaire applaudira cette décision.

Qui en recueillera les dividendes politiques ? La justice? ou Gaid Salah qui a promis d’aller jusqu’au bout des revendications populaires pour préserver les deniers publics ?

L’incarcération ressemble à celle d’un prisonnier de guerre tant sa tête avait été réclamée .  La paix « politique  » passera t elle forcément par cette voie ?

Au final , celui qui a conduit Ahmed Ouyahia en prison n’est ni la justice et encore moins ses ennemis politiques : C’est lui même , de son propre …chef !

Wahib A

 

 

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